Rétro 2021| Florence De Cock, une année record(s)
La Hannutoise de 29 ans a vécu une année 2021 de rêve, renversant presque tout sur son passage.
Publié le 29-12-2021 à 10h03
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Pour certains, battre quatre records personnels en une seule année relève déjà de l’exploit. Non contente de cette sacrée performance, Florence De Cock y a également ajouté un succès sur les 20 kilomètres de Bruxelles, un titre national sur 10 000 mètres ainsi qu’une médaille d’argent aux championnats de Belgique de 5 000 mètres et de 10 kilomètres sur route. Son chrono au semi-marathon de Valence lui a également permis de rentrer dans le Top 10 belge de tous les temps alors que celui sur 10 000 mètres la classe au 12e rang national de l’histoire. 2021 fut donc l’année de Florence De Cock, qui inaugure ainsi notre palmarès de sportive de l’année. Interview d’une véritable mordue de course à pied et qui a fait de l’abnégation sa plus grande force.
Florence, tout d’abord félicitations pour ce prix. Quelle est votre première réaction suite à cette élection?
Je n’étais pas du tout au courant de ce concours. Quand vous m’avez envoyé le message expliquant la chose, j’étais à la fois surprise et heureuse. C’est un réel plaisir d’avoir une reconnaissance du travail effectué, c’est super chouette. Ça tombe à pic, en fin d’année, pour récompenser les douze derniers mois.
Parmi toutes vos performances lors de cette année 2021, de laquelle êtes-vous la plus fière?
C’est vraiment dur de choisir car elles ont toutes une saveur différente. Un titre national, c’est vraiment super agréable, même si je n’ai pas signé mon meilleur chrono ce jour-là. Ma victoire aux 20 kilomètres de Bruxelles, une très grande course, c’est plus pour la visibilité car il faisait beau, il y avait du public. La retombée est plus importante que pour d’autres courses. Et mon chrono sur semi-marathon à Valence, c’était aussi génial car nous partions en voyage avec mon copain et des amis. On se lançait un peu dans l’inconnu car je n’avais jamais fait de semi-marathon.
Cette année 2021 vous a vu battre quatre records personnels, vous attendiez-vous à une telle progression?
Franchement, non, je ne l’aurais jamais imaginé. D’autant plus que les premières courses de l’année ont été annulées à cause du Covid. Pour ma première sortie, au Luxembourg, en mai, nous étions en tout et pour tout douze sur la piste. Il ne faisait pas bon, l’ambiance était morose. Je me disais alors que ce serait bien triste si la saison continuait comme cela. Mais j’ai ensuite eu l’opportunité de m’améliorer sur chaque course, que ce soit en Belgique ou à l’étranger. Et je suis allée de surprise en surprise. C’était vraiment incroyable de rebondir comme ça à chaque fois sur la performance précédente.
Comment expliquez-vous cette éclosion qui peut paraître soudaine?
Cela fait quand même deux ou trois ans que je me suis mise à la course à pied de manière plus sérieuse. Au bout d’un moment, le travail finit par payer. Il fallait aussi que je prenne confiance en moi, que je sache ce dont j’étais capable. Faire des entraînements plus durs, ça a marché. Je ne sais pas s’il y a un secret à cette réussite, mais je n’ai jamais rien lâché.
Pourquoi pas la Coupe d’Europe, les championnats d’Europe, du monde ou même les JO?
Votre coach Roger Igo a aussi énormément participé à votre progression. Quel rôle tient-il dans vos résultats?
Quand j’ai commencé l’athlétisme, c’était simplement pour suivre une amie. Et il faut bien reconnaître que je n’étais pas douée, personne ne voulait m’entraîner. Lors de mon premier cross, à Spa, j’ai terminé dernière, à 200 mètres de l’avant-dernière. Mon premier 1 500 mètres aussi a été catastrophique. Mais Roger a toujours été là pour moi, il m’a prise dans son groupe. Et j’aimais vraiment ça, je suis quelqu’un de persévérant. Sans lui, je n’y serais tout de même jamais arrivée. Ces titres, c’est autant grâce à lui qu’à moi.
Vous avez déjà gagné pas mal de courses dans votre carrière. Avez-vous encore un rêve?
J’ai envie d’essayer de pousser mes limites encore un peu plus loin. Je veux continuer à battre mes records pour accéder à de plus grosses compétitions, de plus gros championnats. Et pourquoi pas la Coupe d’Europe, les championnats d’Europe, du monde ou même les JO?
Vous pensez que c’est possible?
Sur 10 000 mètres, ça me semble compliqué. Mais sur marathon, même si je n’ai encore jamais testé la discipline, il y a une chance. Avec le chrono que j’ai fait sur semi-marathon, c’est faisable. Mais on ne sait jamais ce qui peut se passer sur cette distance.
Existe-t-il encore des points sur lesquels vous pouvez vous améliorer?
Mon capital vitesse n’est pas exceptionnel. C’est notamment pour ça que je veux continuer à faire du court en 2022. Et je vise également de bonnes courses sur 10 000 mètres. Pourquoi pas également faire un semi-marathon. Un marathon? On verra bien. Mais on dit toujours que si on monte trop vite sur du long, il est difficile de récupérer cette vitesse. Cela ne sert à rien de monter trop vite, il faut y aller progressivement.
Enfin, que diriez-vous aux plus jeunes qui ont envie de marcher, enfin courir, dans vos traces?
Le plus important, c’est vraiment de prendre du plaisir. Cela doit rester une passion, un moyen de se défouler. On a trop tendance à se comparer aux autres. Regardons d’abord d’où on vient et puis, avec le travail, il y a moyen de faire de belles choses.