Sortie en famille dimanche au Parc
Adel et Kévin Sbaa n’ont encore jamais joué l’un contre l’autre. La grande première, c’est pour dimanche. Ça valait bien un petit tour dans la maison familiale, à Yvoir.
Publié le 04-12-2021 à 06h00
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Ce mercredi soir, dans la maison familiale des Sbaa, située à deux pas de la salle du Maka, où le Mosan Yvoir a écrit les plus belles pages de son histoire, ce n'est pas du volley qui passe à la TV. Mais du football en salle. "Il fait froid, c'est de saison", rigole Youness. Un peu plus loin, les fistons Adel et Kévin sont déjà… chauds bouillants. Dimanche, au Parc des Roches, les frangins s'affronteront pour la première fois. De quoi raviver des souvenirs chez Youness. "J'ai eu la chance d'affronter mon frère Nadir en Coupe de Belgique, lors d'un Rochefort-Namur, devant mon papa, se souvient le paternel. Ça ne s'oublie pas."
"Dès que le calendrier est sorti, j'ai pointé ce rendez-vous, enchaîne le Marlovanais Kévin, 26 ans. En plus, c'est dans mon ancien club". Le petit frère, 20 ans, est impatient, lui aussi. "J'ai surtout envie d'être dimanche, ajoute le Rochefortois Adel. Quelques kilomètres séparent les deux clubs, les kops se sont déjà charriés et il y aura du monde". Kévin confirme: "Nos supporters ont rendez-vous à midi dans un café puis rejoindront le stade en cortège."
Titulaire indiscutable dans l'axe de la défense de Marloie (il n'a manqué qu'un match, pour suspension), Kévin espère croiser Adel sur la pelouse. Ce dernier a traîné une blessure à la cheville et revient progressivement dans le coup. Mais la concurrence est rude dans cette formation bâtie pour jouer le titre. "En match, on n'arrive pas toujours à bien développer notre jeu, avoue Adel. Mais à l'entraînement, le niveau est vraiment impressionnant. Je ne regrette pas mon choix, j'apprends beaucoup". Kévin enchaîne: "Quand on affronte Rochefort, c'est le match de l'année. Un peu comme la RAAL en D2. On se défonce pour créer l'exploit. Et sur des terrains compliqués, face à des blocs regroupés, ce n'est pas simple pour les favoris. Rochefort aurait plus facile en D2 ". Et Marloie dans tout ça? "On essaye de jouer, de combiner et de trouver Mohimont et Dehon dans le milieu, mais on n'hésite pas à balancer quand c'est nécessaire", assure Kévin. Mohimont justement, un Namurois qui a explosé depuis son départ du Condroz. "Il jouait back gauche à Ciney et ici, c'est notre capitaine, repositionné en 8, il est énorme ", insiste Kévin. Il pointe aussi le niveau de joueurs comme Pratz ou Micha pour expliquer le bon bilan de son équipe. "Sans oublier le rôle de Fred Jacquemart au coaching. Il est festif comme nous et la mayonnaise a vite pris. Hélas, touché par le Covid, il ne devrait pas être présent dimanche. Ça risque de compter ".
Si Marloie fait confiance à beaucoup de Namurois, à Rochefort, Yannick Pauletti a transféré pas mal de Liégeois. " C'est une mentalité différente, précise Adel, qui n'avait connu que Ciney avant son transfert. C'est un jeu plus léché." Kévin, formé à Namur, enchaîne: "Il y a encore des Luxembourgeois chez nous et ce sont des gens qui ne calculent pas. Ce sont des gars entiers".
«D’abord le foot plaisir»
Adel et Kévin sont très différents. Ils ne s'en cachent pas. "Moi, c'est avant tout le foot plaisir, confirme l'aîné, qui joue toujours au Futsal, à Dinant. Si je n'ai qu'un entraînement par semaine, je m'en contente. Je suis moins sérieux que mon petit frère. Employé dans une boîte de com, je suis aussi indépendant dans le flocage avec mon pote Patrick Pratz. J'ai des projets professionnels".
Adel, assistant logistique à l'hôpital de Mont Godinne tout proche, lui, rêve de gravir les échelons, un peu comme Nadir, le tonton, voisin de la rue du Maka: "C'est grâce à lui que j'ai commencé le foot. Un vrai talent. Je suis ambitieux et je travaille beaucoup pour ne rien regretter". "Rien à voir avec moi, rigole Kévin. J'allais le voir jouer en D1 avec mon grand-père." Le lien familial est sacré chez les Sbaa. Adel s'en nourrit. "Dès que j'ai fini l'entraînement, je sonne à papa. On est très complice même s'il pointe d'abord là où ça fait mal." Kévin, plus âgé, cherche moins les conseils. "Surtout qu'il voit que je ne suis plus concerné à 1000% par le foot comme Adel", confirme-t-il.
Sur la pelouse du Parc, par contre, Kévin ne lâchera rien, comme à son habitude. "Nous n'aurons rien à perdre, contrairement à Rochefort qui vient en plus d'être battu. Il y aura du talent en face, mais cela ne me fait pas peur. Chaque semaine, on se farcit de bons attaquants. Ils vont vite mais je compense par d'autres qualités." À commencer par la principale, marque de fabrique de cette attachante famille du football namurois: ne jamais se prendre au sérieux. "Que le meilleur gagne ", conclut papa Youness, fier de ses gamins.