Le président des Castors Braine furieux: « Nous sommes les dindons de la farce »
Le "spectacle" brainois se fera sans public. Une incohérence pour le club qui va notamment perdre l’une de ses plus grosses rentrées financières de la saison. Une déception également pour les supporters.
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Publié le 01-12-2021 à 06h04
Cela aurait dû être un moment de joie et de communion pour les amateurs de basket qu’est le public de Braine. Cela fait sept ans qu’ils attendent de pouvoir fêter une qualification au tour suivant sur la scène européenne. Ce moment était enfin venu. Vainqueur à Keltern la semaine dernière, Braine est assuré de la première place du groupe.
Ce mercredi soir, la pression retirée, les Brainoises allaient pouvoir leur offrir un beau spectacle. Une mise en scène en quatre actes avec dans les rôles principaux, vingt demoiselles vêtues d’un même costume, jaune pour les unes, noir pour les autres. Dans les coulisses, des coachs pour leur souffler le texte d’une pièce où le scénario est imprévisible. Dans les gradins, un public assis, masqué et en possession d’un Covid Safe Ticket. Un moment théâtral attendu comme un fan qui trépigne d’impatience à l’idée de pouvoir aller écouter en live son chanteur préféré. Il n’en sera rien. Ce mercredi soir, les supporters brainois ne pourront pas entrer dans la salle du hall Gaston Reiff. Le gouvernement fédéral l’a décidé. Vous pouvez aller au théâtre ou à un concert, mais pas à un match de basket.
Une décision qui fait bondir le président de Braine, Jacques Platieau: "Nous sommes conscients que la situation sanitaire est préoccupante et il faut agir, mais la décision du gouvernement fédéral a été prise dans la précipitation. Les conditions entre une salle de concert ou une salle de basket sont les mêmes. C'est deux poids deux mesures. Mais si le Fédéral avait pris une décision contre la culture, ça aurait provoqué de grosses réactions, ici, ils savent que cela va se passer sans heurt. Nous sommes les dindons de la farce."
Le président a contacté les pouvoirs politiques pour tenter de trouver une solution. "J'ai eu des contacts avec des ministres régionaux m'assurant de leur soutien mais m'expliquant qu'ils n'avaient pas la capacité de faire changer les choses, poursuit Jacques Platieau. Nous avions pris des engagements financiers pour cette rencontre, on aurait pu nous laisser le temps de nous retourner en laissant une période de transition. Ce match-ci et le suivant en EuroCup, c'est nos deux plus grosses recettes de la saison."
Devant l'intransigeance du pouvoir politique, Braine disputera donc la rencontre (19 h 30) face à London Lions à huis clos. Mais que les supporters se rassurent, le club met tout en œuvre pour disputer le match à domicile de qualification pour les seizièmes de finale, programmé le 15 décembre, sur le sol… français. "Nous sommes en contact avec le club de Villeneuve. On va prévoir un plan B si le public n'est toujours pas autorisé à assister aux rencontres."
De son côté, le coach français de Braine ne mâche pas ses mots. "C'est la blague belge la moins drôle de l'histoire, lance Frédéric Dusart. Le gouvernement belge ne mérite pas les sportifs et sportives qu'il a. Je suis très déçu parce qu'on fait cela aussi pour le public. Un match international, c'est un événement, c'est un spectacle. Ici, c'est incompréhensible et c'est une inégalité."
Sur le plan sportif, les Brainoises veulent accrocher un cinquième succès en EuroCup et laver l’affront du match aller où elles s’étaient inclinées 69-63.
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