«Quand on allait voir les joueurs, on détectait parfois d’autres talents»
Pierre Bodenghien, ancien responsable de la cellule scouting du Sporting de Charleroi. «J’ai travaillé quatre ans à Bruges, comme scout.
Publié le 09-10-2021 à 06h00
J’ai parcouru pas mal de pays pour visionner des joueurs désignés. Bruges, ne travaille plus qu’avec trois scouts et tous utilisent les datas, pour établir leurs rapports. Ma mission à Charleroi s’est aussi arrêtée, car le Sporting travaille désormais avec les datas. Exemple, une équipe cherche un back droit. Les scouts programment cela dans un programme, pour paramétrer le profil du joueur recherché! Un défenseur d’un mètre nonante, bon joueur des deux pieds… par exemple. Le programme va alors sortir 50 noms et il est possible de regarder une dizaine de matches d’un joueur sélectionné. Ils vont alors se concerter pour donner leur avis. Sur la dizaine de joueurs présélectionnés, si deux ou trois sont vraiment intéressants, alors ils iront le voir en présentiel.»
L'enjeu est alors de savoir si la méthode est efficace. «Après avoir perdu ma place au Sporting, j'ai appris plusieurs choses. Quand vous allez voir un match pour un joueur particulier, vous voyez aussi les joueurs à côté de lui et, peut-être, détecter un talent. Tous les scouts de l'ancienne génération vous diront la même chose. Il y a aussi une question financière derrière tout cela. Les vols et les hôtels, ça coûte. Il y a aussi des systèmes d'analyse hyperperformant décodant un match de manière extraordinaire! Le frère d'Edward Still à Charleroi, analyse aussi l'adversaire avec des logiciels spécifiques, avec Baptiste Henry, un professionnel des datas. On peut mesurer le nombre de kilomètres parcourus par un joueur, par exemple.»