Amaury Paquet: «Je me suis dit: si je gagne, c’est incroyable!», dixit le vainqueur charneutois des 20 km de Bruxelles
Amaury Paquet, de Charneux, a remporté dimanche les 20 km de Bruxelles. Le Verviétois s’est livré, à chaud.
- Publié le 14-09-2021 à 10h23
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Amaury Paquet, 30 ans, n’avait pas tort en affirmant qu’on ne retient vraiment que le nom du vainqueur aux 20 Km de Bruxelles. Et c’est le sien qui figurera en lettres d’or au palmarès de cette édition 2021, courue dans d’excellentes conditions climatiques, devant un public tout heureux de revoir les milliers de concurrents arpenter les rues de la capitale, en courant ou en marchant. Dont l’athlète de Charneux (Herve), qui s’est offert une victoire de prestige, ce dimanche, au terme d’un cavalier seul de 59’31.
Amaury, vous avez remporté une superbe victoire!
Oufti, oui! Et quelle ambiance… Pendant toute la course, je me suis dit: «Si je gagne, c’est incroyable!» Et voilà, j’ai remporté cette épreuve mythique. Je suis vraiment heureux d’inscrire mon nom au palmarès.
Quand avez-vous vraiment cru à cette victoire?
En haut de l’avenue de Tervuren! En voyant les arcades du Cinquantenaire, je me suis retourné et j’ai su que cette victoire ne pouvait plus m’échapper. Ce n’était que ma deuxième participation. J’avais couru ces 20 Km en 2014 avec une 18e place, à la clé, en 1h07. Mais j’avoue que j’avais un peu oublié le parcours. Je n’en connaissais que le profil… On m’avait beaucoup parlé de la montée finale, dont je devais me méfier. Mais j’étais survolté. Puis, en arrivant sur l’Esplanade, ce fut l’explosion de joie et la communion avec le public. Enfin!
Vous vous êtes rapidement isolé en tête. Était-ce prévu?
Mes intentions étaient, en effet, de partir vite pour lâcher Tarik (Moukrime) et John (Heymans), mes adversaires potentiels à la victoire. Je savais que, si j’arrivais avec eux dans l’avenue de Tervuren, j’étais probablement battu. Je suis sans doute parti plus vite que prévu. Mais mes jambes étaient prêtes…
Et, avec 59’31, vous signez le troisième chrono de l’histoire des 20 Km. Pas mal…
À partir du moment où j’étais seul en tête, je n’avais plus qu’une idée: réussir un bon chrono, autrement dit sous l’heure. Mais je ne devais pas craquer. C’est pour cette raison que je n’y ai réellement cru qu’en haut de cette fameuse avenue de Tervuren. Même si j’ai savouré chaque mètre de l’épreuve.
On vous a vu partager avec tout le monde pendant la course, les spectateurs, les bénévoles. Vous avez le contact facile…
Écoutez, ça doit venir des mouvements de jeunesse. Mais, surtout, vous ne pouvez imaginer le bien qu’on ressent de voir cette foule le long de la route! Après ces longs mois de pandémie et de solitude lors des compétitions, retrouver le public fut un bonheur. J’en ai encore chaud au cœur.
Effacée, la déception de n’avoir pas réussi à vous qualifier pour les Jeux de Tokyo sur marathon?
Oh! C’est une autre histoire… J’ai tenté ma chance lors du marathon d’Enschede, aux Pays-Bas, où nous étions trente-cinq au départ avec un certain Eliud Kipchoge. Mais j’aurais été bien inspiré d’essayer mes chaussures avant l’épreuve car j’ai dû abandonner au 38e km en raison d’une ampoule au pied! Et puis, mon rival direct pour la troisième place belge, derrière Bashir (Abdi) et Koen (Naert), était 200 m devant moi.
Avez-vous regardé le marathon olympique?
J’avoue que non parce que c’était la nuit. Mais j’ai suivi les résultats et je savais que Bashir réussirait un truc.
Rendez-vous en 2024, aux Jeux de Paris, alors?
Je crains que non parce qu’il y a une excellente génération, plus rapide que moi. Le marathon demande beaucoup d’heures d’entraînement et est moins compatible avec mon boulot. Je travaille chez Décathlon, à Alleur. Et, même à 4/5e, ce n’est pas évident de tout concilier. Pour un 20 km, je tourne aux environs de 130 km par semaine. Pour le marathon, il faut courir au minimum 170 km par semaine. Ce n’est pas compatible avec un travail, même si je bénéficie de conditions particulières en période de stages ou de compétitions.