RUGBY| Tournai veut se maintenir en D3 et conserver son esprit (+ effectif et calendrier)
Après un an d’arrêt, les Tournaisiens peuvent enfin reprendre leur championnat, au Schilde dimanche. Le président s’en réjouit.
Publié le 09-09-2021 à 08h34
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Après une trop longue hibernation, obligatoire et subie à cause du Covid-19, le rugby national sort enfin de sa torpeur et retrouve la compétition dès ce week-end. Ce sera notamment le cas au Tournai Rugby Club où l’on a bien traversé la crise sanitaire. Mais avant que les choses sérieuses ne reprennent, on a profité des portes ouvertes organisées le week-end dernier pour aller interroger le président, Dominique Roger, sur quatre thèmes: les finances post-Covid, les jeunes, les infrastructures et les ambitions générales du club. Et le moins que l’on puisse écrire, c’est que l’on se sent rassuré: notre représentant de la cité des Cinq Clochers se porte bien et peut continuer à grandir sereinement.
Finances: «On a su garder l’équilibre»
Si certaines actions (NDLR: vente de bières, biscuits…) ont permis de faire rentrer un peu d'argent, le manque des buvettes s'est forcément fait sentir lors de l'année écoulée. Mais le président tournaisien est satisfait: «On a réalisé le budget de la saison dernière et on est en équilibre. On parvient même à dégager un léger bon qui nous a permis de racheter un peu de matériel: des coussins pour les plaquages, des ballons, des élastiques pour le travail de musculation ou d'étirement… À chaque fois, on prévoit aussi un petit bas de laine en cas de pépins. Ici, il a été bien utile.
Heureusement, le club n'a pas été totalement inactif. Les petits ont continué alors qu'on a aussi fait reprendre les adultes dès que possible».
Grâce à des comptes bien gérés, le TRC pourra également récompenser ses membres fidèles. «On doit prochainement recevoir les aides régionales et de l'État de 40 et 10 euros. Comme nos membres n'ont pas su profiter d'une saison complète, on a décidé de leur rétrocéder. Ils auront le droit à une ristourne de 50 euros sur leur affiliation».
Le président tenait également à mettre en avant les nombreux bénévoles. Et il est vrai qu’ils le méritent bien!
Jeunes: «Une équipe dans chaque catégorie»
On dit souvent que la santé d'un club se mesure à son nombre de jeunes membres. De ce point de vue là, tout va bien chez les Sangs et Or. «On a organisé deux stages sur l'année, à Pâques et en août. Cela a parfaitement fonctionné! On a même accueilli quelques extérieurs. C'est toujours intéressant pour notre recrutement.
Actuellement, nous avons la chance de présenter une équipe dans chaque catégorie. Même si c'est plus difficile dans certaines. Je pense notamment en U18 car beaucoup sont montés en seniors. On est par contre très bien chez les plus jeunes, en U8 et U10. On profite également de notre partenariat avec le club de Courtrai pour combler le manque en U14».
À terme, les représentants de la cité des Cinq Clochers pourraient aussi rêver d’équipes de jeunes… féminines!
Infrastructures: «Bientôt des aménagements»
Dans leurs installations du stade Jules Hossey, louées à la Ville, les rugbymen se sentent bien. «La buvette et les vestiaires ont été refaits il n'y a pas si longtemps. Cette saison, on va pouvoir profiter de vestiaires à l'intérieur de la salle également. Cela nous permettra d'accueillir de manière plus optimale nos adversaires. Car il faut se rappeler que ce sont deux équipes à chaque fois (première et réserve)».
Pendant un moment, un projet citoyen (NDLR: un jardin partagé) devait voir le jour sur une parcelle jouxtant les terrains. Il a finalement été abandonné. Tout profit pour le club qui va pouvoir jouir de mètres carrés supplémentaires. «Une fois que la parcelle sera désherbée, on pourra l'aménager. Elle sera très utile en cas de tournois de jeunes. On pourra y placer un terrain. Pour les adultes, elle permettra aussi de créer une zone d'échauffement que nous n'avons pas actuellement. Comme elle est placée derrière les poteaux, cela sera également plus facile pour aller récupérer les ballons après les drops ou les pénalités», rigole le président.
Club: «Garder les jeunes, développer le pôle féminin»
Après une année blanche, difficile de parler des ambitions sportives. «On a déjà le noyau pour construire deux équipes. C'est déjà intéressant. Pour le reste, on espère juste se maintenir en division nationale. C'est jouable. Nous n'avions joué que deux matchs la saison dernière face à Visé et Gand, des équipes ambitieuses. Et nous avions remporté les deux duels. Mais on veut surtout continuer à s'amuser et conserver l'ambiance qu'il y a ici. Le TRC, c'est une famille».
En parallèle, le président et le comité, qui a été grandement renouvelé afin de donner un dynamisme, resteront attentifs à la vie de l'école des jeunes. «On veut surtout garder nos pépites dans le rugby. Car il n'est pas rare de les voir partir vers d'autres sports. On veut poursuivre le travail de formation et continuer à faire passer nos gamins en seniors. Actuellement, il y a 13 ou 14 joueurs qui ont été formés chez nous qui sont en équipe première ou réserve. On espère encore agrandir ce contingent dans l'avenir».
La dernière ambition sera de poursuivre le projet féminin et continuer à le développer. «On a perdu quelques filles mais on en a su recruter des nouvelles grâce au staff mis en place. Actuellement, on reste dans le rugby à dix pour elles. Mais on aimerait bien pour 2022-2023 les faire passer dans le rugby classique à quinze», conclut un président fier de son club.

Même s'ils n'ont pas reçu le titre – forcément! – Tournai pourra toutefois se réjouir d'avoir occupé la tête au moment où les compétitions ont été arrêtées. «C'est dommage pour nous car on avait parfaitement débuté avec nos deux victoires», se rappelle Julien Debuchy.
S'en est suivie une longue période de pause forcée. Pas toujours évidente à gérer, même si le coach a essayé de reprendre au plus vite. Une fois que les mesures gouvernementales le permettaient. «La reprise a été difficile. Il a fallu un peu de temps pour que la majorité des gars reviennent. Cela a été difficile de retrouver le goût de l'effort. Depuis deux semaines, cela va un peu mieux. Mais notre premier grand défi sera de savoir aligner deux groupes ce dimanche».
De par son passé au plus haut niveau de l'ovalie, Julien Debuchy n'a pas été habitué à de telles reprises. Mais cela ne l'a pas dérangé. «On espère toujours mieux. Mais on doit aussi s'adapter à la vie du sport amateur. Cela a son charme aussi. Pour l'instant, c'est un peu difficile de se projeter dans l'avenir. Mais je pense que c'est le cas dans de nombreux clubs. Tout le monde part un peu dans l'inconnu. Pour ces raisons, c'est difficile de fixer des objectifs sportifs. Essayons de bien débuter notre saison. Avec des effectifs en conséquence. Il sera toujours temps de se projeter un peu plus tard».
L'entraîneur tournaisien pourra compter sur un groupe qui a peu évolué. Même s'il espère encore quelques renforts. «On a quelques anciens qui ont décidé de stopper l'aventure. Pour le reste, on n'a pas perdu grand monde. On n'en a pas accueilli spécialement non plus. Mais cela peut encore arriver. Tournai reste une ville avec de nombreuses hautes écoles ou université. Il y a donc certains Français, en kot, qui voudront nous rejoindre ».
«Aller plus loin dans le coaching»
Si on ne doute pas qu'il enfilera encore le short si le besoin se fait ressentir, l'ancien international espoir ne devrait plus être sur les terrains à chaque rencontre. «La double casquette de joueur-entraîneur devenait difficile à porter. À bientôt 33 ans, je veux également porter plus d'attention à ma famille. J'ai envie de savoir jouer avec mon enfant quand il sera plus grand et je sens que cela devient plus difficile de se remettre après une rencontre, sourit notre interlocuteur.
En étant constamment sur le banc, et plus sur le terrain, je pourrai me concentrer pleinement sur le coaching et aller plus loin dans la tactique. J'espère que cela amènera ses bienfaits au long de la saison».