Le Taureau Ilias Bouhlal sort une série sur sa vie
Le médian de Verlaine se lance dans la réalisation d’une série sur le web qui narre sa vie, marquée par le foot.
Publié le 18-06-2021 à 18h38
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Un film pour raconter sa vie à, à peine, 22 ans. L’ambition peut paraître étonnante quand, en plus, on ne joue «qu’en D2 ACFF», mais c’est le projet qu’a lancé Ilias Bouhlal, le flanc de Verlaine. Un projet qui vient d’aboutir et qui se nomme «Just Move On», en français, «Avance». Le clip lance et annonce la suite: faire découvrir le parcours d’un jeune mordu de foot qui veut tout faire pour réaliser son rêve, percer dans le foot pro, promesse faite à son papa tragiquement disparu.
Sauf que pour atteindre les sommets, la route est longue et parsemée d'embûches. De ses débuts à Sart à ses tests en Angleterre, en Espagne et en Italie, où, à Cagliari, son coach se nomme Luis Oliveira, le joueur aboutit finalement à... Verlaine en janvier 2020. Avec, on s'en doute, un paquet de galères. «Et je veux qu'elles servent, tanne-t-il. J'ai quitté la Belgique à 16 ans pour l'Espagne avec des rêves dans la tête. Et je me suis rendu compte des pièges qui pouvaient attendre les jeunes sans repère comme moi. »
Le joueur de Verlaine s'est alors adressé à une maison de production bruxelloise, Diversity Record, pour produire une mini-série web qui narre sa vie. Classieux, le premier épisode d'introduction, visible ci-contre, lance les débats en 2 minutes et 42 secondes. Et donne une idée du contenu de la future série. Dynamisme, images fortes, phrases qui tonnent. Avec une question en suspens: «pourquoi ce combat mené afin de devenir professionnel? » Le produit promet. «J'ai eu l'idée de cette mini-série pour la première fois le 19 septembre 2019 alors que j'étais dans ma chambre d'hôtel pendant un essai en Angleterre, sourit-il. Je suis resté 8 mois là-bas en enchaînant les essais, mais jamais ça n'a marché. Je me souviens pourtant d'un match où j'avais tout déchiré, mettant Troy Deeney, la star de Watford, à genoux. J'ai regardé dans le rétro et me suis dit que ma vie était dingue avec ce que j'avais vécu partout et qu'elle méritait un film. L'idée s'est alors plus concrétisée quand la grande chaîne Youtube Goal m'a interrogé à l'occasion d'un match, notamment avec le drame vécu par mon papa. La vidéo a fait le buzz. Je me suis dit qu'il y avait là un potentiel...»
En attendant, c'est seul que l'ex-joueur de Virton s'est donné les moyens de produire sa mini série dont il ne s'est, encore aujourd'hui, combien d'épisodes elle comportera. « Cela a évidemment un coût car je dois payer la société de production, j'ai dû louer le stade du Bielmont à Verviers, prendre part à une séance d'entraînement individuel avec un coach personnel, louer une chambre d'hôtel pour certaines prises de vue, etc., détaille Ilias. J'ai vraiment envie de faire passer un message. Et je suis sûr que ça peut fonctionner. J'ai d'ailleurs confectionné par moi-même un clip sur mon histoire il y a quelque temps avec l'idée de ne jamais rien lâcher. Je l'avais mis en ligne et j'ai reçu des tas de retours positifs. Et des surprises. Comme ce message reçu par un joueur de D3 anglaise que je ne connaissais pas. Il m'a remercié et m'a envoyé une photo de lui signant son 1er contrat professionnel dans son pays, estimant que c'était grâce à moi. C'est dingue, quand même. Je veux laisser une trace, la mienne. Et je veux que la fin de mon film soit comme les histoires vraies que j'aime: avec une belle fin. Cela voudra dire que j'ai réussi...»
Dans le foot ou comme kiné puisqu'Ilias a entamé des études dans ce domaine en début d'année scolaire. «Mais je ne ferme pas du tout la porte au foot pro, dit-il. Là, je reste à Verlaine, mais si, un jour, je peux décrocher un contrat pro, ce serait mon rêve. » Un rêve qu'il n'a, jusqu'ici, que touché du bout des doigts.
« Quand je touchais le ballon, je voyais mon père »
On est le 20 juillet 2006 et la vie du jeune Ilias, alors 7 ans, bascule.?Son papa, victime d’un meurtre crapuleux, est abattu d’une balle dans la tête à Verviers, là où la famille réside. « Ce film, c’est aussi un hommage à mon père qui était tout pour moi, assure-t-il.?C’est mon père, fou de foot, qui m’a appris à jouer.?Il était, on va dire, un bon joueur de P2 (rires).?Si un jour je réalise mon rêve, ce sera pour lui.?Je me souviens encore de la finale de la Coupe du monde entre l’Italie et la France en 2006.?Il avait été dévasté par le coup de boule de Zidane.?Je lui avais alors fait la promesse, qu’un jour, je ramènerais le trophée pour laver sa tristesse.?Il m’avait alors défié et dit que si je n’arrivais pas à faire plus de 10 jongles, ce serait difficile.?Je me suis entraîné comme un fou pour y arriver et dépasser les 10, puis 50, puis 100 sous son regard malicieux.?J’ai vraiment eu du mal à recommencer à jouer au foot après son décès.?Quand je touchais le ballon, je le revoyais.?Mais je lui ai fait une promesse : réussir et je sais que je vais y arriver... »