Remacle quitte Vyle pour Charleroi Ladies
On ne verra plus Jérôme Remacle sur le banc vylois. Le T1 rejoint la structure quasi professionnelle de Charleroi.
Publié le 14-06-2021 à 06h00
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Coup de semonce en ce dimanche matin au-dessus du club de football de Vyle-Tharoul. Un message chaleureux teinté d’une pointe de tristesse arrive aux joueurs marchinois réunis dans un groupe Whatsapp. Il émane de Jérôme Remacle, leur coach. Lequel leur annonce son départ. Direction, pour lui, le Sporting de Charleroi Ladies, cercle semi-professionnel de Super League qui a vécu une saison compliquée et qui veut, à terme, tutoyer les sommets. Les Carolos, vrai pendant féminin du Sporting local, ont mis les petits plats dans les grands ces dernières semaines en s’offrant les services d’Aline Zeiler, 9 fois championne de Belgique en titre et vraie légende du foot féminin belge. Sur le banc, à ses côtés, on trouvera donc… Jérôme Remacle en qualité de T2. Trajectoire incroyable pour le Claviérois de 41 ans qui va vivre un rêve éveillé.
Jérôme Remacle, comment un coach de P2 peut-il être contacté par un club quasi pro de D1 dames pour aller y coacher?
C’est vrai que c’est particulier mais j’ai rencontré Aline un peu par hasard il y a quelques semaines et les choses se sont précipitées. On a parlé d’autre chose que du foot pour commencer mais on a vite, évidemment, abordé le sujet. Et on s’est rendu compte qu’on avait beaucoup d’affinités, pas mal d’accointances. On imaginait fort le ballon rond et sa pratique de la même façon. On s’est revu plusieurs fois et, à mesure de nos discussions, j’ai senti un peu la même osmose que j’avais avec Pierre Longueville, jadis, à Warnant. Là, je me suis dit que je devais foncer.
Vous allez faire le grand écart entre le foot provincial et le foot national quasi professionnel…
En effet. Déjà, en termes de distance, près de 100 km séparent mon domicile de Marcinelle où se situe le centre d’entraînement. Puis, là, ce sera entraînement tous les jours, mais le soir. Avant d’accepter le challenge, j’en ai parlé avec mes proches qui m’ont soutenu dans ce choix. J’étais passé à 4/5 dans mon boulot et je vais dégager du temps pour faire ça à fond, comme je l’ai toujours fait partout. Je n’aurai pas de contrat professionnel à proprement parler, mais je me comporterai comme tel. C’est le genre de challenges qui se présente une fois, pas deux. Mais je voulais avoir tous mes apaisements…
Lesquels?
J’ai rencontré Pierre-Yves Hendrickx qui m’a rassuré quant aux futures ambitions du club. Elles sont grandes. À terme, le Sporting Charleroi Ladies veut faire partie des grands clubs belges. Il pourra ainsi compter sur la présence de Christophe Dessy qui n’est pas n’importe qui. Il revient notamment d’une grosse expérience à Lyon. On veut faire un truc fou et, ça, ça me plaît…
Le foot féminin, ce n’est pas le foot masculin. Vous en êtes conscient?
Oui, bien sûr. Mais j’ai passé un appel à Benoît Waucomont, coach de Richelle passé par le Standard Fémina. Il m’a rassuré et s’il m’a confirmé qu’effectivement, c’est une approche totalement différente, les femmes aiment généralement travailler comme j’aime: avec rigueur et passion.
Ce n’a pas été trop dur d’annoncer votre départ à vous joueurs de Vyle-Tharoul?
Si, ce fut un vrai déchirement. J’ai passé des moments merveilleux dans ce club qui va beaucoup me manquer (rires). Mais je pense que tout le monde a compris que je ne pouvais pas refuser. Je souhaite le meilleur à Vyle. Et je peux vous dire que le coach qui va récupérer mon banc, mes joueurs et ce comité sera un coach chanceux. À Vyle, petit village, il n’y a que deux choses: une école et le club de foot. Et ce fut un réel bonheur de vivre avec ces passionnés. Mais je ne suis pas inquiet pour mon club: le projet est là et bien là. Il perdurera bien après moi…