MAMANS DE CHAMPIONS | Véronique Schmitz, mère de Thomas Meunier: «Après le Standard, il voulait arrêter le foot»
La maman du Diable rouge parle de son passage chez les jeunes du Standard, de sa percée à Virton, de son statut d’international ou encore des critiques sur les réseaux sociaux.
Publié le 08-05-2021 à 07h00
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«Déjà tout petit, il n'y avait que le foot qui comptait pour Thomas, confie sa maman Véronique, citoyenne de Bastogne et infirmière dans un home de Tenneville. Il savait à peine marcher qu'il avait un ballon dans les pieds. Et parfois, quand je voulais le faire étudier, il tournait autour de moi en jouant avec sa balle. Par contre, s'il aimait jouer, il ne m'a jamais dit qu'il voudrait faire carrière dans le foot lorsqu'il était jeune. J'aime ce sport aussi. Son père y jouait également.»
Photos d'Anderlecht«À la base, j'étais plutôt supportrice du Standard. Thomas, lui, c'était Anderlecht. Il avait des photos des Mauves partout dans sa chambre. Même lorsqu'il jouait au Standard. Mais maintenant, son club de cœur en Belgique, c'est Bruges. Il a vraiment passé de très belles années là-bas.»
«Il voulait arrêter»«Quand le Standard lui a annoncé qu'il ne le conserverait pas (NDLR: peu avant ses 16 ans), il a pris un gros coup sur la tête. Quand je suis allé le rechercher à Liège, il m'a dit: "Qu'on ne me parle plus de foot". Le lendemain, Virton sonnait déjà pour l'inviter à disputer un tournoi quelques jours plus tard, mais il ne voulait pas. J'ai insisté à plusieurs reprises et c'était chaque fois non. Je lui ai dit que ça ne l'engageait à rien et il a fini par accepter. Il a joué, il a marqué et c'était reparti.»
Les bons conseils du papy«Sa réussite, j'y ai cru quand j'ai vu que ça commençait à marcher fort pour lui avec Virton. Avant, il y a eu cet épisode où il a failli passer à Givry. Mais il demandait souvent conseil à mon père qui lui a dit de ne pas y aller. S'il était parti à Givry, il ne fallait plus rêver. Après, il y a eu Bruges et sa rapide percée là-bas fait partie des plus beaux moments que j'ai vécus. Avec ses débuts en équipe nationale.»
Pas déçue après le Mondial«La Coupe du Monde en Russie, je trouve que les Belges méritaient de la gagner. Mais je n'étais pas déçue pour autant. Ce qui m'a permis de digérer la défaite contre la France, c'est l'accueil et les félicitations qu'ils ont reçus. Thomas a tout donné en Russie.»
Saisons compliquées«C'est vrai que ces deux dernières saisons, ça se passe moins bien pour lui en club. J'essaie de rester positive, mais je me tracasse pour lui. Pour la façon dont il le vit. Ça me fait mal de ne pas le voir jouer. Heureusement, il y a l'équipe nationale. Je sais qu'il adore ces rendez-vous car ils lui font un bien fou au moral.»
Marché aux bestiaux«Je suis toujours inquiète lorsqu'il se blesse. Il a une belle vie, mais je suis sûre qu'au fond de lui-même, il y a une part d'inquiétude, même s'il ne l'extériorise pas. Vous savez, le milieu du foot, c'est un peu comme un marché aux bestiaux et le jour où vous ne servez plus ou que vous boitez… Je ne crains pas, en revanche, qu'il subisse de mauvaises influences, même s'il y a beaucoup de requins dans ce milieu. Il a les pieds sur terre et il sait ce qu'il fait de son argent. En plus, il a Deborah à ses côtés. Il a beaucoup de chance d'avoir une femme comme elle.»
«Sa réussite me console»«Forcément, je le vois moins depuis qu'il joue à l'étranger. Et communiquer à distance, je n'aime pas trop ça. J'en profite quand ils reviennent, notamment pour voir mes petits-enfants qui sont magnifiques. L'éloignement, c'est difficile, mais sa réussite, tant sur le plan privé que professionnel, suffit à me consoler. Je m'entends bien avec Deborah, avec sa belle-famille aussi. Je ne peux pas me plaindre.»