À Jalhay, Gauthier Tefnin conçoit des roues personnalisées pour les cyclistes
Basée à Jalhay, Amaruq propose aux cyclistes un service sur-mesure. Et son succès dépasse déjà les frontières.
Publié le 19-03-2021 à 13h33
:focal(545x371:555x361)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/DFSIJ6A4WZEVVGCWDYXOSXA7JM.jpg)
Ils viennent de toute la Wallonie, de Flandre et même du Luxembourg, d’Allemagne et de France. Sur les hauteurs jalhaytoises, Gauthier Tefnin s’est lancé, en 2019, dans une activité particulière: la création de roues artisanales pour les cyclistes. Qu’ils avalent les kilomètres sur le bitume, reniflent la douce poussière des sentiers gravel ou s’attaquent aux reliefs boueux sur leur VTT, ces derniers sont de plus en plus nombreux à faire appel à ses services. Uniques dans la région: la prise en charge, de A à Z, de la réalisation de ces pièces indispensables et ô combien importantes dans la pratique du vélo.
Un vrai travail d’artisan, entamé pour lui, avant tout, puis des amis et ainsi de suite.
«Je conçois les roues en fonction de la pratique des clients, qu'ils soient compétiteurs (NDLR: les régionaux de la Bingoal Wallonie-Bruxelles font appel à ses compétences) ou amateurs. J'adapte le rayonnage à la puissance, la rigidité à la manière de pédaler (tranquille ou agressive), je fais en fonction de la morphologie de chacun, je prends en compte le confort. C'est une vraie personnalisation», nous détaille celui qui a arpenté la plupart des marathons VTT belges mais n'a jamais intégré d'équipe afin de se lancer en compétition.
Développement de jantes exclusives (il est propriétaire, depuis peu, de moules spécifiques), mise en tension, assemblage, pose des décorations (stickers, etc.): chez Amaruq, le nom de la marque déposée en 2020, le processus est complet, jusqu'à la livraison. Entre les coups, la fabrication des jantes se fait en Asie, «car personne ne le propose en Europe». Les rayons viennent de Belgique, Suisse ou Angleterre. «Il y a un projet de fabrication en Belgique, mais pas avant 2022 a priori», glisse notre interlocuteur autodidacte, au cœur de son propre atelier.

«Un produit d’usine est un compromis»
Lequel pose une observation intéressante: «Généralement, les gens ne savent pas ce qui leur convient. Ou veulent quelque chose qui ne répond pas du tout à leurs besoins.» Trop influencés par les magazines, selon lui. «Le matériel utilisé par les professionnels n'est pas forcément celui qui vous ira», note-t-il.
Par exemple? «Le gars, pour la route, qui veut de belles roues aérodynamiques, alors que pour rouler 2 000 km par an à 25 km/h de moyenne, d'autres seraient plus utiles. Ou le vététiste qui souhaite des roues légères pour ne faire que des randonnées le dimanche.»
Au fil d’une discussion qui peut parfois durer deux heures, Gauthier Tefnin parvient à faire entendre raison à la clientèle.
Naturellement, la question du prix se pose. «Plus cher? Oui et non. Nous pouvons être moins chers que le haut de gamme Mavic, par exemple. Pour des produits plus qualitatifs et une personnalisation plus poussée.»
C'est un élément primordial l'ayant poussé à se lancer: le rapport qualité-prix pas toujours satisfaisant chez les grandes marques. «Elles ont de bonnes choses, je ne dis pas le contraire. Mais un produit d'usine se doit d'être un compromis. Il peut être utilisé aussi bien par une dame de 60 kilos qu'un homme de 110. Au final, les deux sont quelque part perdants. C'est l'intérêt de l'artisanal: chaque montage est différent», conclut cet amoureux du cyclisme.
