Trois anciens Unionistes du BW avant le titre en D1B: «L’ADN de l’Union Saint-Gilloise, c’est de gagner»
L’Union Saint-Gilloise est à 90 minutes du titre et d’une montée historique en D1A. On a ouvert la boîte à souvenirs avec trois Brabançons passés par le club bruxellois.
Publié le 13-03-2021 à 06h00
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Cela fait 48 ans que les Jaune et Bleu l’attendent. Ce samedi, face au RWDM, l’Union Saint-Gilloise peut empocher le titre de D1B et signer une montée historique en D1A. Pour cela, il faut battre l’ennemi juré, qui est le seul à l’avoir fait tomber cette saison, avec le dauphin Seraing.

Le titre, ce n'est plus qu'une formalité pour Grégoire Neels, qui a évolué chez les Unionistes de 2015 à 2018. «Ils ont des moyens que peu de clubs peuvent avoir, explique l'ancienne légende de l'AFC Tubize. À l'arrivée des Britanniques, ils avaient une ligne d'attaque de feu avec Tau, Niakaté et Selemani. Rien qu'avec ça, tu avais compris leurs ambitions. Je pense d'ailleurs que cette équipe-là était plus forte que celle d'aujourd'hui.»
L'Union actuelle est évidemment plus internationale. Contradictoire pour le plus bruxellois des clubs de la capitale? «L'Union était en eaux troubles depuis plusieurs années. Je n'ai pas peur qu'elle perde son identité parce que son ADN, c'est de gagner. Survivre sans investisseurs, c'est difficile. Alors je pense que les supporters préfèrent jouer la gagne et la D1A.»
«On parlait français à l’entraînement»
Rien à voir avec le club que Grégoire Neels a connu lorsqu'il a quitté Tubize pour le stade Marien en juillet 2015. «Je m'entendais bien avec Guy Brison et Marc Grosjean. Cela faisait plusieurs années que j'étais en contact avec le club. Et quand les Coréens sont arrivés à Tubize et ont décidé de se débarrasser des joueurs du cru comme moi pour faire leur popote interne, je n'ai pas hésité longtemps, confie le défenseur de 38 ans, qui a, aujourd'hui, mis les crampons de côté. L'ambiance à l'époque était plus familiale, avec des gars du coin comme les frères Cabeke, Morren, Sadin. On allait boire des coups avec les supporters après les matches. C'était un club en pleins travaux, il n'y avait pas beaucoup d'étrangers et le coach nous parlait français à l'entraînement (rires). Aujourd'hui, Felice Mazzù donne ses consignes en anglais.»
Si Charleroi en est là aujourd’hui, c’est 99% grâce à Felice Mazzù. C’est un des plus grands coaches belges.
L'ancien coach du RCS Brainois, de Charleroi et de Genk n'est d'ailleurs pas étranger au succès des Unionistes, selon l'Ittrois. «C'est un coach d'exception. Je l'ai connu comme jeune coach au RCS Brainois, comme assistant, comme coach à succès du White Star. Si Charleroi en est là aujourd'hui, c'est 99% grâce à Felice. C'est un des plus grands coaches belges. Il a eu beaucoup de réussites, et un petit coup d'arrêt à Genk. Je n'ai pas trop de soucis à me faire pour lui. D'ailleurs, je pense que l'Union ne va pas faire tache en D1A. Sportivement, ils sont au niveau et ils ont les moyens de leurs ambitions. Et leur public, qui, j'espère, va revenir au stade Marien, va leur donner un boost. D'ailleurs, je pense que leur avance au classement (NDLR: 17 points, à 6 journées de la fin) aurait été encore plus marquée avec les supporters.»
Lou Wallaert: «Les fans le méritent»

Formé à l'AFC Tubize, Lou Wallaert quittait les Sang et Or en 2015 pour rejoindre les Jaune et Bleu avec déjà trois saisons de Division 2 (aujourd'hui D1B) dans les jambes. «Guy Brison, qui était manager sportif dans les deux équipes, a certainement dû parler de moi, sourit le médian de 25 ans. J'avais parlé avec Marc Grosjean, coach de l'époque, aussi. Et puis, cela s'est fait. Et j'y ai joué deux saisons de 2015 à 2017.»
De son époque, et depuis le départ de Charles Morren la saison dernière, il ne reste que l'irréductible Mathias Fixelles. «Un chouette gars, qui a travaillé dur pour convaincre tous les coaches qui se sont succédé. Je suis content pour lui, parce qu'il le mérite.»
Et l'Union Saint-Gilloise que Wallaert a connu a bien changé aujourd'hui, sous pavillon britannique. «C'était plus familial, avec des joueurs de la région. Franchement, je ne suis pas contre l'arrivée d'investisseurs étrangers. Si ça peut aider à élever le niveau du football belge… Parce qu'il est difficile pour des Belges d'investir.» D'autant que le club est enfin à la hauteur de ses ambitions. «Après 48 ans, je crois que les supporters méritent bien ce titre et cette montée en D1A. C'était toujours quelque chose de jouer devant eux», se rappelle celui qui vient de signer son retour à Rebecq (D2 ACFF), après un passage d'une saison à la RAAL.
Nicaise Kudimbana: «Je leur suis redevable»

L'Union, c'est très spécial pour Nicaise Kudimbana (34 ans), qui a été formé au club. «J'y suis arrivé assez tard, en U14. Mais j'ai beaucoup appris, notamment auprès de Thierry Coppens, qui était n°1 quand j'ai joué mon premier match de D2, en 2006. J'ai deux grandes fiertés dans ma carrière. Avoir signé à Anderlecht, même si je n'y ai pas joué. Et avoir commencé ma carrière pro à l'Union. Je leur suis toujours redevable.»
Pourtant, plus rien ne reste de son époque (2005-2009, avec un passage chez les jeunes à Anderlecht, et 2017-2018). «C'était plus familial. Notre seule pression était de faire la meilleure saison possible. C'était une fête avant tout. Aujourd'hui, ce n'est plus de l'amusement, mais du business avec les nouveaux investisseurs. C'est comme cela, et c'est bien pour le club. Quand tu ramènes Mazzù, qui est pour moi le meilleur entraîneur de Belgique, ça veut tout dire.»
À quelques minutes de la D1A, l'Union Saint-Gilloise devra combler le fossé qui existe avec la D1A. Mais «Kudi» ne se fait pas de soucis. «Ce sera difficile cependant. Je pense qu'ils devraient ramener deux ou trois joueurs d'expérience. Mais ça m'intrigue de voir ce qu'ils feront.» Et pour le derby, l'ancien portier de Walhain et de Braine a déjà fait un choix périlleux. «Vous voulez me tuer? (rires) A Anderlecht, j'ai pu côtoyer des grands gardiens comme Proto ou Zitka. J'ai acquis beaucoup d'expérience. Mais l'Union, c'est le club qui m'a lancé et qui restera toujours dans mon cœur.»