Ça a marqué la décennie: l’Étoile Verviétoise, une aventure de 6 ans
C’était un projet compliqué dès le départ, mais l’Étoile Verviétoise aura réussi à briller à sa manière pendant plusieurs saisons.
Publié le 02-02-2021 à 07h03
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Officiellement, l’histoire commence le 11 octobre 2012, par un cachet apposé par le greffe du tribunal de commerce de Verviers. Ce jour-là, Chouaib Solhi, Rachid Guenfoudi, Nordine Darraji et Mohamed Nalbou font naître l’ASBL Football Club Verviers et Environs.
«Nous étions plusieurs à être sollicités pour un projet de nouveau club sur Verviers. Et c'est parti comme ça, tout simplement», se souvient le membre-fondateur Mohamed Nalbou, bien connu dans notre football régional.
Très vite, le club qui prendra le nom d’Étoile Verviétoise fait face à de premières difficultés.
«Au niveau des installations, on nous avait promis le site du Jonckeu, que l'on aurait rénové à nos frais. C'était ok, on avait les clés, et puis la majorité politique a changé à Verviers (NDLR: on est passé d'un échevin des Sports PS à un échevin des Sports cdH) et on nous a refusé les installations.»
C’est finalement à Lambermont que le club s’installera, sur le terrain qui appartient au président du Stade Disonais Dinet Bodson, derrière le tennis lambermontois.

Le 28 juillet 2013, le nouveau matricule 9603 dispute son premier match officiel: une victoire 0-6 à Heusy B en Coupe. Le 18 août, ce sont les grands débuts en championnat. Là aussi, l’Étoile et ses manieurs de ballon font forte impression avec un large succès: 5-0 contre Stembert, où plusieurs Étoilés ont d’ailleurs déjà évolué.
«Nous avions une belle équipe et sans un problème administratif pour l'un de nos joueurs (NDLR: une erreur dans l'orthographe du nom de Sébastien Waleffe sur l'affiliation de celui-ci), nous n'aurions pas perdu des points par sanction et nous serions peut-être montés dès la première année», estime Momo Nalbou, alors coach de la formation étoilée.

«Plus la même motivation»
Ce n’est que partie remise. Le 12 avril 2015, sous la direction de Karim Najdawi, l’Étoile Verviétoise prend le point qu’il lui manque pour être sacré champion face à Wegnez. La formation verviétoise se hisse en P3 et remporte la Coupe des régions en juin 2016. Le club connaîtra même la P2. Une belle histoire, du moins sur papier.
«Au début, tout le monde était partant et motivé. Mais au fil des saisons, ça devenait très compliqué car nous n’étions plus nombreux à gérer le club. Youssef El Abbadi, Karim Najdawi, Hamid Bouassam, Rachid Guenfoudi, moi-même et ceux que j’oublie: nous n’étions pas assez pour tout faire. Sans oublier l’aspect financier qui a rapidement posé problème…»
L'aventure durera six ans et demi. En mars 2019, l'Étoile Verviétoise annonce sa prochaine fusion avec le CS Verviers, qui devient l'AS Verviers. «C'était dur à avaler. Je n'étais pas présent pour la fusion, car je n'y étais pas vraiment favorable», conclut Mohamed Nalbou, non sans nostalgie.

«Le potentiel était là, mais, outre le besoin de bénévoles qui se font rares, l'argent reste le nerf de la guerre. Il nous manquait l'une ou l'autre tête forte avec des moyens financiers. Nous n'avions pas les reins assez solides. Dès le départ, louer le terrain à Lambermont était très coûteux, il était difficile de nouer les deux bouts. Par la suite, on a pu jouer au stade de Bielmont pour un prix raisonnable, mais malgré ça, c'était compliqué… On n'a pas vraiment été aidés.»
Après coup, le constat est douloureux mais lucide, aussi. Mohamed Nalbou sait que le projet avait du sens, mais que le club s'est peut-être brûlé les ailes. «Monter en P2 c'était une réussite sportivement, mais je crois qu'on aurait pu durer plus longtemps en restant en P3, dixit celui qui reste l'un des membres fondateur du club. Vous savez, il est difficile de retenir les joueurs quand on ne les paie pas et qu'ils reçoivent des propositions plus alléchantes ailleurs.»
Un joli palmarès
Cela n’a pas empêché le club d’écrire quelques belles lignes durant sa courte histoire. Il y a le titre en P4 (2015) bien sûr, mais aussi la Coupe des régions remportée en 2016, la finale mémorable en Ergo Cup, perdue face au CS Verviers (2017) ou encore la montée en P2 via le tour final en 2017.
L'Etoile Verviétoise aura compté jusqu'à quatre équipes: une première, une équipe B en P4, une réserve et même des vétérans. « Chez les jeunes, le projet n'a malheureusement pas pris…, termine Momo Nalbou, qui a appris beaucoup de cette expérience. J'ai joué dans de nombreux clubs de la région. Mais quand tu passes de l'autre côté de la barrière, tu te rends compte de beaucoup de choses. Un club, c'est un énorme travail!»
