CORONAVIRUS | Alexandra Tondeur: «De la difficulté d’avancer dans le noir»
Championne du monde longue distance, Alexandra Tondeur en termine avec une année durant laquelle elle a frôlé le burn-out.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/564bb5e6-3925-4e77-9c29-d7fc08e40b25.jpg)
- Publié le 01-12-2020 à 17h00
:focal(545x371.5:555x361.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/TRNWZQHEGZFXFFJYRDKEN357AE.jpg)
«Pendant un court instant, je me suis même dit qu'il valait mieux tout arrêter…» Assise sur le matelas d'un sautoir installé dans la salle d'athlétisme du Blocry, à Louvain-la-Neuve, Alexandra Tondeur se remémore les derniers mois passés à attendre désespérément que la compétition reprenne. C'est que pour la triathlète, championne du monde longue distance (2019) et championne d'Europe moyenne distance (2018), comme pour plusieurs autres élites belges, 2020 aura été l'année de toutes les épreuves. Physiquement et psychologiquement.
«Le premier confinement a déjà été très dur à vivre, se souvient la Stéphanoise, confinée à son retour d'un stage de trois mois, en Espagne, destiné à préparer ses premiers objectifs de l'année. J'ai eu l'impression que les sacrifices physiques que j'avais consentis à Calpen'avaient servi à rien.»
Dans l’incapacité de savoir quand elle pourra enfin retrouver le circuit international, Alexandra Tondeur continue de s’entraîner dur pendant plusieurs mois. Au programme: natation, cyclisme, course à pied et musculation.
«Cramée»
«Pendant cette année, j'ai enchaîné d'importants cycles de préparation car j'avais toujours une compétition dans le viseur, se souvient la triathlète. Malheureusement, chaque événement a été annulé au dernier moment. Ce qui fait que je n'ai jamais eu l'occasion de souffler réellement.» Conséquence: la jeune femme perd pied au mois de septembre.
«Quand j'ai compris que les Ironman d'Italie et du Portugal allaient être annulés, j'ai été victime d'une mauvaise descente. J'ai tout décompensé d'un coup et mon corps a lâché, résume-t-elle. Je me suis écroulée, physiquement d'abord – certaines prises de sang étaient alarmantes – mais aussi un peu mentalement sans doute.»
Pendant six semaines, la championne du monde – qui avoue avoir été «touchée profondément par l'angoisse et la détresse des Belges» durant la pandémie – fait tourner la machine, mais sans plus. «Je continuais à m'entraîner, surtout en piscine, mais je zappais parfois des séances d'intensité pour faire des entraînements plus légers. » Histoire de souffler un peu et de se recentrer sur elle-même.
Soutiens importants
«Heureusement, j'ai pu compter sur ma famille et des amis qui m'ont aidé à traverser cette mauvaise passe, poursuit la triathlète. Bien que je sois toujours privée de compétitions, que je ne puisse toujours pas évaluer ma forme par rapport aux autres pros et que j'ai l'impression d'avancer dans le noir, je parviens à relativiser ce qui m'est arrivé cette année. Et que des gens continuent de me faire confiance malgré la pandémie – l'Adeps a reconduit mon contrat et j'ai signé un engagement de 3 ans avec Jean-François Bourlart (le manager général de l'équipe Circus-Wanty Gobert, NDLR) -, ça donne envie de poursuivre l'aventure et de se surpasser.»
Avec, pour objectif, de vivre une année 2021 faite de compétitions «mais surtout de plaisirs».