Douin: «La communication fut exécrable»
Yves Douin, le secrétaire général de l’AFTT et président du CP Liège ne mâche pas ses mots. Et souhaite mettre les choses au point.
Publié le 14-10-2020 à 06h00
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Quelques heures après l'annonce de l'arrêt des championnats de ping jusqu'au 9 novembre, qui a suscité de gros débats sur les réseaux sociaux, Yves Douin en a toujours gros sur la patate. Remonté, le président de l'AFTT met les choses au point dans un courrier qu'il nous a personnellement adressé. «On le dit souvent, quand tout va bien, tout est simple, quand ça va mal, tout devient plus compliqué, entame l'intéressé. C'est dans ce contexte, où les rapports humains sont exacerbés, qu'on reconnaît le vrai visage des gens. Dans un contexte compliqué, c'est avant tout une bonne communication qui permet de prendre les bonnes décisions et d'apaiser les débats. Force est de constater que la communication de la fédération a été exécrable. Soit que chacun veut faire son cavalier seul et avoir la primeur de lâcher l'information, soit que la pression extérieure est trop forte, soit qu'on se veut respectueux des autres entités sportives… mais souvent sans juste retour.»
L'homme fort du ping francophone a été meurtri ses dernières heures. «J'ai lu beaucoup de réactions, positives et négatives sur les réseaux sociaux. Mais ceux qui jettent en pâture leurs sentiments, leur révolte, leurs critiques, se rendent-ils seulement compte de tous les éléments qui entrent en ligne de compte pour prendre une décision? J'ai par exemple lu que la fermeture des cafétérias avait plus d'impact que le côté sportif. Faux! Mais je n'ai pas lu, dans les messages des critiqueurs, qu'ils étaient prêts à soutenir leur club en versant une cotisation deux ou trois fois plus élevée. C'est facile d'ignorer l'aspect financier du problème et de laisser les pauvres bénévoles se débrouiller pour renflouer les caisses… J'ai aussi lu que la pression des clubs faisait plier la fédération. Mais qui sommes-nous à la fédération? Des comitards, élus par les clubs pour gérer les matières sportives et administratives. Comment ne pas écouter les clubs dans ces conditions? Comment ne pas chercher la moins mauvaise solution pour les aider et les soutenir, poursuit Yves Douin qui a également reçu plusieurs messages de soutien. J'ai aussi reçu, heureusement, des mails et des appels téléphoniques des responsables des clubs. Ces bénévoles qui tout au long de la saison se donnent pour leur club, pour un idéal, au service des affiliés. Notre décision était d'abord de les soutenir et leur permettre de souffler. Très peu nombreux sont les clubs qui ne sont pas touchés par le Covid-19, soit que des joueurs soient malades, soit en quarantaine ou encore inactif en raison du climat anxiogène… Comment dans ces conditions aligner valablement ses équipes?»
Après un tel épisode, Yves Douin pourrait rendre son tablier dans les prochains mois. «Je vis ma 26e année de présidence. Que de problèmes gérés, de dossiers traités, d'heures passées… et je ne regrette rien. Mais la période que nous vivons, les réseaux sociaux et leurs dérives, le peu d'esprit de groupe et de club ainsi que la mentalité en général me confirme qu'il est temps que je referme le chapitre. Il y en a tellement qui savent tout mieux, qui parlent mieux, qui écrivent mieux… la relève est assurée! Je pourrai terminer mon mandat et ne plus me tracasser», termine-t-il.