Fin des frais de formation chez les jeunes: «Réclamer des indemnités aux parents reste illégal»
Les dérives de certains clubs de foot ont poussé la FW-B à mieux réglementer les indemnités de formation. On fait le point sur un nouveau décret qui fait la part belle à la libre circulation des jeunes sportifs.
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Publié le 20-01-2020 à 17h30
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Les indemnités de formation en catégories d’âge, c’est désormais terminé dans l’ensemble des fédérations sportives reconnues en Fédération Wallonie-Bruxelles.
Entré en vigueur le 1er janvier dernier, le décret portant sur le mouvement sportif interdit toute transaction financière pour le passage d’un sportif vers un autre club en catégories d’âge, comme c’était déjà le cas en Flandre. «Cette indemnité ne peut viser que le passage de sportifs évoluant au niveau senior, à l’exception des équipes réserves», explique le cabinet de la Ministre des sports, Valérie Glatigny.
Les dérives de certains clubs de foot ont mis le feu aux poudres
Basé sur le décret de 2006, le règlement précédent prévoyait que les frais de formation pour un sportif de moins de 21 ans ayant démissionné devaient être payés par les clubs acquéreurs. Le but était d’éviter aux petits clubs de se faire piller par de plus grosses écuries.
Toutefois, cette mesure a souvent été détournée de son objectif initial, principalement dans le monde du football. Ainsi, certains clubs acquéreurs avaient tendance à réclamer le paiement de ces indemnités aux parents des jeunes joueurs alors que c’était à eux de s’en acquitter.
Avec des indemnités s'élevant à environ 80 euros par année de formation pour des enfants entre 6 et 11 ans, des parents se retrouvaient alors avec des montants exorbitants à payer pour affilier leur progéniture dans un nouveau club.
Place à la libre circulation des jeunes sportifs
Alerté par de nombreux parents sur ces pratiques illégales, le précédent Ministre francophone des sports Rachid Madrane (PS) avait pris les choses en mains pour mettre fin à cette pratique.
Depuis sa prise de fonction en septembre dernier, Valérie Glatigny (MR) a donc pris le relais pour faire respecter ces nouvelles règles. «Réclamer des indemnités aux parents reste illégal», rappelle le cabinet de la Ministre des sports. «Il ne doit pas y avoir d’inquiétude dans le chef du sportif ou de ses parents. Dans le respect des périodes de transfert définies par sa fédération, il pourra changer de club et aucune indemnité de formation ne pourra être réclamée.»
Si des parents, clubs ou sportifs constatent un problème, ils doivent immédiatement contacter la fédération concernée.
Un courrier a été adressé aux différentes fédérations sportives pour qu’elles fassent appliquer le décret. En cas de manquement, les fédérations s’exposent à des sanctions qui peuvent pendre la forme d’amendes ou de retrait de la reconnaissance. «Une fois entérinée par l’AG de la fédération concernée, la règle sera connue de tous. Si des parents, clubs ou sportifs constatent un problème, ils doivent immédiatement contacter la fédération concernée», ajoute le cabinet de la Ministre.
Hausse des cotisations, coût de la formation: des clubs inquiets
Le texte voté le 3 mai 2019 a toutefois été accueilli avec méfiance par certains observateurs, notamment dans le monde du volley, où l'on se demande si «les clubs vont continuer à investir dans la formation des jeunes?»
Ce décret permet aux jeunes sportifs de changer de club sans contrainte et garantit une indemnité pour les clubs formateurs si leurs jeunes arrivent en équipe première d’autres clubs.
Face à ces inquiétudes, le cabinet de la Ministre insiste sur le double objectif du décret. «Il permet aux jeunes sportifs de changer de club sans contrainte, dans le respect du règlement fédéral, et garantit une indemnité pour les clubs formateurs si leurs jeunes arrivent un jour en équipe première d’autres clubs.»
Et pour les clubs qui craignent de voir les cotisations augmenter à cause du supposé manque à gagner engendré par cette mesure, Valérie Glatigny se veut rassurante. «Il n'y a pas de lien de cause à effet. Toutefois, la Ministre compte évaluer le décret sur ce point spécifique avec les fédérations concernées pour envisager éventuellement des adaptations au terme de la saison 2020-2021.»