Tribunal de Tournai: borderline, elle mord les policiers
A la base, la prévenue voulait venir en aide à un motard qui était tombé. L’arrivée de la police a modifié son comportement.
- Publié le 17-09-2023 à 17h58
- Mis à jour le 17-09-2023 à 17h59
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Elle ne s’en cache pas. Johanna (prénom d’emprunt), 52 ans, n’apprécie pas particulièrement les policiers. Elle est poursuivie pour coups, rébellion et outrages. Les faits se déroulent le 1er septembre 2022 du côté de Kluisbergen.
"Ce jour-là, j’avais simplement bu une canette de 25 centilitres. J’ai été choquée à la vue d’un accident. Un motard était tombé et je suis allée voir s’il avait besoin de quelque chose. J’ai fait mon maximum pour ce monsieur et je suis partie car j’ai commencé une crise d’angoisse. Quand la police est arrivée, j’ai été prise de panique."
Le ministère public, d’après les éléments du dossier, décrit une prévenue très énervée. "Elle était impliquée dans un délit de fuite et est partie sans faire de constat."
"Police signifie menottes"
Johanna avait même mordu une policière et n’arrêtait pas de cracher vers les forces de l’ordre. "J’ai un léger problème avec l’autorité. Quand j’aperçois un agent de police, je vois tout de suite des menottes."
La prévenue ne cache pas non plus qu’elle a déjà effectué plusieurs séjours en psychiatrie.
Le ministère public rappelle que le jour des faits, elle avait donné des coups de pied et avait craché dans le combi. Une fois au commissariat, elle avait mordu. Il a réclamé 18 mois et une probation éventuelle.
La défense n’a pas la même vision des événements. "Ma cliente a assisté ce motard mais il n’est pas question de délit de fuite. Comme elle est un peu borderline, elle a fait une crise d’angoisse et a préféré partir vers le camping qui se situait à une centaine de mètres. Ma cliente a un passé mouvementé. Elle est sous traitement. Avant et après les faits, elle a effectué une tentative de suicide. Au final, elle n’est pas poursuivie pour délit de fuite. Elle a juste vu un motard à terre."
La défense assure que sa cliente a ensuite été submergée par ses émotions. Elle a sollicité une suspension ou une suspension assortie de conditions probatoires.
Toujours sensible, Johanna a fait une petite crise d’angoisse à l’audience avant de quitter la salle. Le jugement sera prononcé le 12 octobre.