"Un jour, mon train viendra": témoignages de navetteurs de Wallonie picarde

"Entre Mons et Bruxelles, raconte Mary Lou, un accompagnateur a eu la gentillesse de nous dire: Chers voyageurs, nous roulons à une vitesse réduite afin que vous puissiez admirer le paysage." Le titre de l’ouvrage ? C’est un quidam qui l’a soufflé, sur un quai, à Deborah et à ses compagnons d’infortune: "Un jour, mon train viendra, un jour, il sera à l’heure…".

Si des annonces peuvent donner lieu à de jolis jeux de mots et d’intentions, il y en a également qui célèbrent l’imaginaire. "Ici la voix. Aujourd’hui vous êtes investis d’une mission. Vous avez trente secondes pour quitter le train lorsque vous arrivez à destination."

Par tous les temps, et même dans des "conditions extrêmes", comme "un centimètre de poudreuse sur le trottoir", les trains roulent, filent, lambinent… Ils transportent des gens pressés et d’autres, résignés ou prêts à lancer une critique au moindre signe de retard, cette "notion chronophage qui varie sur une échelle allant du probable à l’indéterminé", comme l’indique l’utile Belgomobilodico de l’autrice, en fin d’ouvrage. Mais s’il existe des justificatifs à présenter au travail en cas d’arrivée tardive, "il n’y en a pas pour ceux qui partent à l’avance !", souligne Damien, victime d’un départ de train avant l’heure. La belgitude s’installe avec bonheur entre les lignes de ce recueil dont les intervenants sont principalement issus de Wallonie picarde.

Éditions Poussière de lune, 11 €. Les bénéfices de la vente de ce livre seront versés à Move 2 Fight Cancer.