Libération d'Olivier Vandecasteele: récit d'une détention de 455 jours en Iran
Comment Olivier Vandecasteele s’est-il retrouvé comme monnaie d’échange et instrumentalisé par le régime iranien. Retour sur une détention qui a été entamée le 24 février 2022...
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Publié le 26-05-2023 à 12h47 - Mis à jour le 26-05-2023 à 17h26
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Olivier Vandecasteele a été libéré ce vendredi 26 mai 2023. La solution pour mettre un terme à sa détention en Iran reposait sur une importante contradiction: celle d’opposer l’État de droit propre à notre démocratie et l’exigence de résoudre une crise humanitaire grave.
La Cour constitutionnelle l’avait compris de la même manière lorsqu’elle avait décidé de suspendre le traité de transfèrement de détenus avec Téhéran. L’objectif était de monnayer l’échange du travailleur humanitaire belge avec celui d’un condamné iranien détenu en Belgique. Le risque connu et pas forcément accepté de tous, c’était de remettre en liberté un Iranien condamné pour terrorisme. À l’évidence, tout porte à croire que le diplomate iranien Assadollah Assadi ne purgerait pas sa peine dans son pays d’origine une fois qu’il y aurait été transféré.
Ce traité de transfèrement avait rallumé l’espoir des proches et des soutiens à Olivier Vandecasteele. La décision de la Cour constitutionnelle était une nouvelle douche froide. Et finalement, le recours introduit par l’opposition iranienne a été rejeté. Ce qui, depuis début mars, permet d’appliquer le fameux traité.
Comment le Belge s’est-il retrouvé emprisonné par le régime de Téhéran? Après avoir travaillé pendant plusieurs années en Iran pour différentes ONG, Olivier Vandecasteele était revenu en Belgique, faute d’un nouveau contrat.
"Il faut un échange simultané": les dessous d’une négociation tortueuse pour faire libérer Olivier VandecasteeleIl attend le livreur de pizza et se fait arrêter
En février 2022, il retourne en Iran, passe chez des amis, vide son ancien appartement. Le soir du 24 février 2022, il passe un moment chez des connaissances. Les amis commandent des pizzas et lorsqu’on sonne à la porte, ce sont des agents du régime qui pénètrent dans l’appartement. Olivier Vandecasteele est ainsi arrêté et sa détention sera un véritable calvaire.
Incarcéré dans la prison d’Evin, dans une geôle de quelques mètres carrés, ses conditions de détention sont inhumaines et en contradiction absolue avec l’application des droits humains. Cette longue incarcération en isolement a eu des conséquences sur la santé du Belge. Il est resté de longues périodes sans pouvoir parler à quiconque, souffre de problèmes gastriques, dentaires et est dans un état psychologique dégradé. Les contacts avec sa famille sont quasiment inexistants et, de même, il n’a pu entrer en contact avec les services diplomatiques que de manière occasionnelle.
Condamné à un total de 40 ans et à un châtiment de 74 coups de fouet, Olivier Vandecasteele n’aurait dû purger que la peine la plus élevée (12,5 ans). Ce qui lui était reproché? D’avoir opéré comme espion au profit d’un service étranger, d’avoir coopéré avec un gouvernement hostile (les États-Unis), d’avoir fait de la contrebande de devises et du blanchiment d’argent.
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