Coups de cœur des guides de Tournai (20/50): l’Union industrielle, alias le docteur des machines
Près du cimetière du Nord, à la rue des Champs on aperçoit au-dessus d’une grande porte bleue le seul sgraffite noir e blanc de la soixantaine que compte Tournai, celui de l’Union industrielle.
Publié le 24-05-2023 à 06h00
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Ce logo qu’on retrouvait également sur les factures de l’entreprise "Union industrielle de Tournai" dévoile bien l’activité que la famille Vanderborght développa pendant sept générations à l’intérieur des bâtiments que beaucoup de gens longent au boulevard Eisenhower, sans y prêter vraiment attention…
Sur une plaque rivetée on aperçoit une enclume, une roue dentée, un régulateur de vitesse d’une machine à vapeur et les boules de Watt. En effet, cet atelier de constructions métalliques fabriquait des machines et pompes en tout genre pour les brasseries, les sucreries et surtout les nombreuses tanneries et corroieries tournaisiennes.

Au XIXe siècle, en effet, Tournai – avec Bruxelles et Verviers – était l’un des trois grands centres de la tannerie en Belgique. Tamat, le musée de la tapisserie à la place Astrid et la HEH à la rue du Chambge sont les témoins des énormes habitations luxueuses que les entrepreneurs-tanneurs avaient les moyens de se payer. N’oublions pas qu’à l’époque, le cuir était présent non seulement dans les tabliers, vêtements, chapeaux et chaussures mais aussi dans les courroies des machines agricoles et industrielles. Opportuniste, l’entreprise UIT se spécialise dans la production de A à Z de machines pour ce secteur florissant.
Gravement touchés par les bombardements alliés de 1944, l’atelier de fabrication et la fonderie ne redémarreront pas après la guerre. De plus, les produits synthétiques remplaçant le cuir, les tanneries tournaisiennes ferment l’une après l’autre. Heureusement, les nombreuses cimenteries et carrières du pays blanc font appel aux services de l’UIT qui se spécialise alors dans la réparation d’éléments tournants.
Encore de nos jours, une équipe composée d’une quinzaine de personnes aidée par des sous-traitants régionaux est disponible jour et nuit, 7 jours sur 7, pour l’entretien et surtout la réparation des machines des grandes entreprises qui travaillent en continu et ne peuvent donc se permettre d’arrêter leur production.