A Tournai, séquestré trois minutes, il se jette par la fenêtre
La prévenue, détenue, en avait assez que son compagnon lui soutire de l’argent. Ils consommaient de la cocaïne ensemble.
Publié le 24-05-2023 à 16h00
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Armelle (prénom d’emprunt), 48 ans, est détenue. Elle doit répondre de faits de séquestration et de menaces de mort à l’encontre de celui qui était son compagnon au moment des faits, en 2021. Une relation tumultueuse sur fond de drogue.
"Je ne l’ai pas séquestré, soutient-elle. J’avais juste fermé la porte pendant trois minutes pour qu’il ne sorte pas de chez moi, mais il est passé par la fenêtre! Il avait ma carte de banque et faisait rentrer de drôles de gens chez moi pour me faire peur. Au total, il a dû me prendre entre 20 000 et 30 000 €. Je ne l’ai pas menacé non plus avec un couteau. D’ailleurs, cinq minutes après, il appelait la police. Il avait son GSM sur lui".
"J’avais la haine contre lui"
La prévenue reconnaît avoir harcelé son ex ; : "Il me manipulait. Il a un gros casier judiciaire".
Elle lui aurait envoyé des messages disant qu’elle allait le tuer : "J’avais la haine contre lui. Je me considère comme victime".
Armelle indique avoir appelé plusieurs fois la police pour se plaindre du comportement de celui qui partageait sa vie. "Mais ils l’appelaient le parasite et les policiers en avaient marre de notre situation".
La prévenue et son compagnon consommaient de la cocaïne ensemble alors que jusque-là, Armelle ne baignait pas dans cet univers. Une véritable descente aux enfers pour cette femme qui n’a pas d’antécédents.
Violences psychologiques
Le jour des faits, Armelle était visiblement devenue de plus en plus agitée et agressive. "Monsieur avait voulu partir de chez elle et elle a refusé, détaille le ministère public. Il a pris la fuite et s’est même lâché dans le vide, effectuant une chute de 3 mètres. Il a eu le pied dans le plâtre, avec une fracture du talon. Elle lui avait dit qu’elle regrettait de ne pas l’avoir planté. madame n’a pas d’antécédents et je requiers une peine de travail".
La défense d’Armelle a souligné que leur relation avait débuté en 2018 et que le compagnon s’était installé chez sa cliente à partir de 2020. "Ensuite, ça a été l’escalade. Durant le Covid, il y a eu de nombreuses violences psychologiques. Il effectuait des retraits d’argent avec la carte de madame. Le jour des faits, elle lui reprochait d’avoir pris une nouvelle fois sa carte et de faire entrer des gens chez elle. C’est vrai qu’il s’est jeté par la fenêtre, mais il n’a pas vu de couteau sur ma cliente. Nous demandons le sursis large ou une peine de travail".
La prévenue a fait remarquer qu’elle préférait la peine de travail.
Le jugement sera rendu le 5 juin.