Tribunal de Tournai: il crée un faux profil sur un site de rencontre
Le prévenu avait utilisé le nom de son ex-compagne pour se venger d’elle. La victime a été importunée par des hommes.
Publié le 23-05-2023 à 17h05 - Mis à jour le 23-05-2023 à 17h06
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Marc (prénom d’emprunt), 57 ans, est poursuivi pour faux informatique et harcèlement. Il avait créé un faux profil sur un site français de rencontre au nom de son ancienne compagne dans le but d’entrer en contacts avec des hommes. Il est en aveux. Le prévenu voulait tout simplement se venger après la fin de leur relation en novembre 2021.
"J’ai perdu toutes mes économies dans le cadre de cette relation. J’avais le sentiment d’avoir été berné. Je n’ai pas agi comme ça pour lui faire du mal, c’était plutôt pour l’embêter. D’ailleurs, j’ai été interrogé un an après les faits et durant cette année, je n’avais plus rien fait".
Il n’empêche que la dame voyait des hommes rôder autour de son domicile. Le ministère public indique qu’elle a reçu des coups de fil de plusieurs hommes évidemment intéressés.
"Ils lui disaient qu’ils venaient de discuter ensemble sur ce site de rencontre et au départ, elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Elle venait de rompre. Des gens se présentaient devant chez elle et elle a fini par comprendre. Pour cette femme, ce n’était pas rassurant, assure le ministère public. Monsieur a eu un comportement puéril et interpellant. Il n’a pas d’antécédents judiciaires et j’espère qu’il s’agit d’un acte isolé. Je ne m’oppose pas à l’octroi d’une suspension".
"Il n’a pas eu l’intention de nuire"
Selon la défense, l’absence de la victime à l’audience veut sans doute dire qu’elle a tourné la page : "Ils ont entretenu une relation pendant trois ans et monsieur avait rompu plusieurs fois. Madame a parlé de dégradations sur sa voiture et de coups mais ces faits n’émanaient pas de mon client. Au contraire, il lui a réparé sa voiture. Ce qui est certain par contre, c’est qu’elle a profité de ses largesses".
La défense soutient que son client voulait simplement blaguer : "Il ne pensait pas que ça prendrait de telles proportions".
L’avocate de Marc souligne que par rapport aux faits de harcèlement, l’élément moral est faible et même inexistant : "La preuve, c’est qu'il a été entendu après un an et qu’il avait stoppé ses agissements".
Quant au faux informatique, y a-t-il eu intention de nuire ? La défense estime que non : "Dans toute cette affaire, l’élément moral est manquant. Nous sollicitons donc l’acquittement pour les différentes préventions ou à titre subsidiaire l’octroi de la suspension simple. Mon client a compris la leçon et mène une vie tranquille".
Le jugement sera prononcé le 19 juin.