L’Accordéon moi j’aime, à Tournai : mais qu’elle est belle, la fête du piano à bretelles ! - "Un moment de partage, tous ensemble"
Les 28e rencontres accordéonistes ont, une fois de plus, rempli leur mission: celle de proposer une grande fête populaire et gratuite. Au lendemain de la soirée dédiée à l’accordéon, Anne Bierna a pris quelques minutes pour faire le bilan d’une édition jubilatoire !
Publié le 20-05-2023 à 14h26 - Mis à jour le 20-05-2023 à 14h28
Les notes qui s’échappent de chaque coin de rue ? La fête de la musique n’en a pas le monopole. À vrai dire, L’Accordéon moi j’aime colle particulièrement à cette belle définition de liesse populaire. Une liesse qui a tenu toutes ses promesses, vendredi soir.
Il n’y avait qu’à voir l’ambiance laissée, au choix, par Hasta Siempré, La Borgne Agasse ou les Sourds y Dansent pour le comprendre. La fête du piano à bretelles est toujours un moment à part dans le calendrier culturel de Wallonie picarde. Parce qu’il ne ressemble à aucun autre, parce qu’il réunit plusieurs centaines d’artistes et parce qu’il offre une soirée d’insouciance et de légèreté. "C’est génial de jouer dans cette atmosphère", avoue Laurent.

Accordéoniste de la chorale Achoeurdéon, le nordiste est un habitué du festival. "Ça doit faire quinze ans que je fais le déplacement à Tournai. Je suis déjà venu faire du jazz avec un pianiste et un violoniste, avec un trio guitare-violon-accordéon. Ce sont des univers différents, mais on retrouve toujours un accueil festif qui nous plaît beaucoup"

Juste avant la chorale nordiste, c’est le groupe Les Sourds y Dansent qui ambiançait le piétonnier. "L’accordéon, c’est symbolique parce que c’est ici qu’on a commencé, qu’on a constitué le groupe", précise Benoît, l’accordéoniste de la troupe. "Quand on descend de la voiture pour débarquer à Tournai, c’est toujours une émotion particulière. Depuis dix ans, rien n’a bougé. C’est toujours familial, toujours convivial. La seule chose qui a changé, c’est qu’on savoure encore plus ces moments de partage avec le public. "
Une communion qui s’est ressentie, au faubourg nomade comme ailleurs. Rares sont les événements comme celui de l’Accordéon moi j’aime. C'est sans doute pour cela qu’on l’aime….
Anne Bierna : "Un moment de partage"

"On avait besoin de se retrouver, de vivre une ambiance conviviale et un moment de partage, tous ensemble ", indique Anne Bierna.
Grande dame de la culture tournaisienne, elle est aussi l’un des anges gardiens de l’Accordéon moi j’aime, dont l’édition 2023 a réuni 65 groupes (pour environ 400 artistes) dans trente lieux, en plus de mobiliser près de 50 guides. "Ils accompagnent les groupes et participent au bon déroulement de la soirée", poursuit l’intéressée.
L’Accordéon, c’est effectivement une "grosse machine". Pas l’instrument en lui-même, mais la fête qui le met à l’honneur. Tant elle nécessite une organisation minutieuse et minutée... ou presque. On s’explique ? Devant tant d’engouement, certains artistes (qu’on ne nommera pas) ont prolongé de quelques minutes leur prestation. Personne ne leur en voudra évidemment pas, puisque le public en redemandait !
Le public, justement: ils étaient plusieurs milliers à déambuler dans les rues du piétonnier à la rencontre des musiciens. "On tient à ce que l’Accordéon reste une fête populaire et gratuite, où la proximité entre les artistes et les spectateurs n’est pas seulement un souhait, mais une réalité. C’est une autre forme de partage qui plaît aux musiciens, qui n’ont pas toujours la tâche facile entre l’installation, les réglages et la prestation."
Autre réussite, la solidarité entre les artistes et entre les cafés & lieux associatifs qui accueillaient les musiciens. "L’esprit de groupe est respecté. À L’Accordéon, l’autre n’est pas un concurrent, il est un partenaire." Message reçu 5 sur 5, Mme Bierna.
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