Tournai: au cœur du gigantesque chantier du CHwapi, visité par 900 personnes (vidéos)
900 personnes ont visité le pharaonique chantier du CHwapi. Une vraie réussite pour ce concept inédit, qui permet une plongée immersive dans les travaux de l’hôpital.
Publié le 08-05-2023 à 12h33
Opération séduction ? Volonté d’informer sur ce chantier démentiel en toute transparence ? Au fond, peu importe. Le CHwapi organisait, samedi et dimanche, deux journées dédiées aux visites du chantier de l’hôpital, site Union. "La première était réservée au personnel et aux professionnels qui nous accompagnent sur ce projet. La seconde était ouverte au public", explique Clément Lacroix, du département informatique et projets, reconverti en guide.
Au total, 900 personnes ont fait le déplacement. S’il n’était évidemment pas possible de déambuler dans toutes les constructions en cours, la volonté du CHwapi était de rendre la visite interactive et ludique. Objectif atteint ? Réponse avec plusieurs curieux. "J’étais souvent étonnée de voir des chantiers durer cinq, parfois dix ans. Mais c’est en étant à l’intérieur qu’on se rend compte de l’ampleur de tels travaux ", explique Sandrine. "Le chantier du CHwapi est un gros projet en Belgique. On en parle jusque dans le Brabant-Wallon, d’où je viens."
Catherine a fait moins de kilomètres. "On vient de Rumes en famille, pour découvrir ce chantier", détaille l’intéressée. "Les enfants sont impressionnés et je dois dire que nous aussi. "

Entre les flaques d’eaux, Clément (notre guide) distille les informations indispensables du futur site unique de l’hôpital tournaisien. "Il faut rappeler qu’à terme, le CHwapi abandonnera le site IMC (chaussée de Saint-Amand) et le site Notre-Dame (en face d’Imagix) pour tout rassembler ici. Pour des raisons d’organisation et d’efficacité, c’était important de travailler sur une seule implantation. "
Un site qui prend forme, de semaines en semaines. Les plus avisés se souviendront certainement de l’impressionnant trou suite à la démolition des anciens bâtiments. D’une profondeur de quasiment 20 mètres, il est aujourd’hui enseveli sous une épaisse couche de béton (et de bâtiments). "L es travaux de terrassements et de gros œuvre fermé seront terminés avant la fin de l’année 2024", poursuit notre guide d’un jour. Ensuite, place au reste des travaux et au déménagement des services et des patients, "qui s’étalera sur plusieurs mois." Pour un site totalement opérationnel avant fin 2026. "C’est un chantier qui s’étale dans le temps car il s’agit de l’extension d’un bâtiment existant", rajoute Clément Lacroix, presque pour se justifier.
Une justification n’est pas nécessaire, tant la plongée dans les travaux est instructive et permet de comprendre ce qu’on ne réalise pas toujours. Rome ne s’est pas construite en un jour. Le CHwapi non plus.
755 lits, 2700 membres du personnel, 900 places…
900 : le nombre de places de stationnement prévues dans le parking souterrain. Si le chantier a considérablement réduit l’offre de stationnement dans le quartier, le nouveau bâtiment devrait résoudre (au moins partiellement) cette problématique.
3 : pour les trois côtés du triangle. Les bâtiments sont conçus sous cette forme, pour permettre au personnel d’occuper une place centrale dans chaque service, donc de réduire les distances entre les chambres et les salles de garde. "Par étage, il y a deux services, disposés en miroir", confirme Clément Lacroix.
2700 : le nombre de collaborateurs qui travaillent pour l’institution CHwapi. Une véritable fourmilière, une "ville dans la ville" pour reprendre la formule de notre guide. Cette visite servait aussi à leur rendre hommage, via les clichés du photographe Roger Job, qui a aussi immortalisé le travail des ouvriers de ce gigantesque chantier.
755 : le nombre de lits du futur site unique. "Il faut rajouter les 140 places qui seront disponibles en hôpital de jour", conclut Clément Lacroix.
Pas qu’une histoire de grue qui s’effondre
Qui dit chantier du CHwapi, dit "paf la grue" pour de nombreux Tournaisiens. Le bâtiment touché par la catastrophe est toujours inoccupé et en sursis.
Depuis cette maudite journée du vendredi 18 février 2022, le CHwapi a pris quelques dispositions pour éviter à tout prix qu’une telle catastrophe ne se reproduise. "L e bâtiment sur lequel s’est effondrée la grue est une construction métallique. La structure a plié sous le poids de la grue", rappelle Clément Lacroix. "Si c’était une infrastructure en béton, il se serait écroulé et le bilan humain aurait été dramatique", rappelle notre interlocuteur.
Une grosse dose de chance qui a permis d’épargner les patients et le personnel de ce bâtiment partiellement terminé, à l’époque. Sans toiture pendant plusieurs mois, l’édifice a continué de se dégrader. "Aujourd’hui, une étude est encore en cours pour déterminer l’avenir de ce bâtiment." L’hypothèse la plus probable ? Passer par une déconstruction partielle, pour reconstruire ensuite et rénover ce qui peut l’être…