Les subtilités du beffroi tournaisien analysées par des étudiants en architecture

Les étudiants de la faculté d’architecture UCLouvain-Loci et l’ESA ont exploré les différents aspects et étrangetés de l’édifice classé à l’UNESCO. Dans la cave médiévale de l’office du tourisme, ils exposent la synthèse de leurs recherches.

 54 architectes en herbe révèlent les subtilités du beffroi par un travail de scan 3D et de photogrammétrie. À voir jusqu’au 21 mai dans la cave de l’office du tourisme.
54 architectes en herbe révèlent les subtilités du beffroi par un travail de scan 3D et de photogrammétrie. À voir jusqu’au 21 mai dans la cave de l’office du tourisme. ©L.W.

Pourquoi est-ce qu’au deuxième étage du beffroi tournaisien, alors que les fenêtres s’étendent sur plusieurs étages, des planchers intermédiaires y passent derrière ?

C’est l’une des nombreuses réflexions menées par des étudiants de master de l’UCLouvain Loci (sites de Tournai et Bruxelles) et de l’ESA. Dans le cadre de leur cours à option "Question d’architecture: architecture et patrimoine", la cinquantaine de jeunes est initiée à l’archéologie du bâti ainsi qu’à l’identification du patrimoine et des pathologies afin de pouvoir notamment réaliser des études préliminaires.

Fermé au public pendant deux ans et actuellement en travaux, le beffroi représentait un terrain de jeu tout à fait adapté et particulièrement riche pour ces étudiants. Le fruit de leurs recherches est exposé dans la cave médiévale de l’office du tourisme jusqu’au 21 mai.

Habiter l’édifice durant un quadrimestre

"C’est un alignement d’astres", indique David Vandenbroucke, professeur à la faculté d’architecture et d’ingénierie de l’UCLouvain. "Nicolas Gyömörey est enseignant à l’ESA et est également l’auteur de projet de restauration du beffroi. Il a proposé aux étudiants de découvrir les spécificités du monument durant tout un quadrimestre. Le Collège de la ville a marqué son accord. C’est une chance d’avoir eu à disposition, chaque lundi, un bâtiment qui date de 1188 et qui a connu de multiples transformations ainsi que des rénovations".

Réparti par trois ou quatre, chaque groupe s’est concentré sur un étage ou une partie de l’édifice comme les charpentes dans la salle du carillon mécanique, le passage solennel sous les arches, le dernier escalier avant le sommet ou encore la chambre du carillonneur. Pour les accompagner et les guider, ceux-ci ont pu bénéficier de l’expérience de différents experts.

 Un groupe de trois jeunes s’est focalisé sur la salle du carillon mécanique, juste sous la flèche du beffroi. Elle est en particulier structurée par une lourde charpente. C’est la pièce maîtresse. Celle-ci possède notamment 21 poutres. Les étudiants ont modélisé leur hypothèse concernant la méthode d’assemblage de cette charpente. 
Un groupe de trois jeunes s’est focalisé sur la salle du carillon mécanique, juste sous la flèche du beffroi. Elle est en particulier structurée par une lourde charpente. C’est la pièce maîtresse. Celle-ci possède notamment 21 poutres. Les étudiants ont modélisé leur hypothèse concernant la méthode d’assemblage de cette charpente.  ©L.W.

Un support pour l’étude en cours

Les hypothèses posées par les jeunes ont également été un support intéressant pour l’étude en cours du beffroi. "Ils ont questionné des choses qui nous paraissaient évidentes et qu’on ne regardait plus. Par exemple: l’accès d’origine à l’étage. Cela n’a pas encore été vérifié", souligne Laurent Delehouzée, archéologue du Bâti à l’agence wallonne du patrimoine.

Il y a quelques jours, les travaux ont repris afin de remédier aux infiltrations d’eau que subit l’édifice. Le but est de pouvoir garantir sa stabilité et sa conservation.

"Les premiers travaux de sondage ont commencé. On entre maintenant dans le concret et ce travail, c’est ce qui normalement succède aux analyses faites par les étudiants", explique Nicolas Gyömörey, également architecte au bureau spécialisé dans la restauration de bâtiments classés. Une réouverture partielle du monument est espérée cet été.

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