Tournai : sont-ils responsables du décès de deux ouvriers, morts dans un incendie ?
Deux hommes sont jugés pour homicide involontaire après la mort de deux victimes d’un incendie.
Publié le 28-04-2023 à 10h30 - Mis à jour le 28-04-2023 à 10h31
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Le 29 avril 2017, deux ouvriers polonais ont été retrouvés morts dans un immeuble en feu. Le propriétaire et le patron de la société de rénovation sont aujourd’hui devant le tribunal pour homicide involontaire. Le patron, locataire principal sous-louait le bien à ses travailleurs étrangers. Il doit également répondre devant la cour, de l’accusation de marchand de sommeil. En outre, le bâtiment ne disposait pas de détecteurs de fumée. "Les deux victimes sont décédées par asphyxie. Si des détecteurs de fumée avaient été présents, les victimes auraient pu être alertées plus rapidement et donc sortir de la pièce ou tout du moins continuer à respirer", explique le procureur du roi. Le conseil de la veuve d’une des victimes qui était âgée de 25 ans explique que le lieu ne permettait aucune fuite laissant les ouvriers pris au piège par le feu. L’avocate fait état d’un dommage moral à hauteur de 30 000 €. "Ma cliente est restée dans l’incertitude de ce qui s’est réellement passé pendant de nombreux mois". Le patron conteste l’homicide involontaire justifiant que ce n’était pas son rôle d’installer les détecteurs mais celui du propriétaire. "Mon client est vu comme le vilain petit canard dans cette affaire. Le feu ouvert dans la pièce de vie est resté allumé et c’est malheureusement le tas de bois placé en face qui a pris feu et déclenché l’incendie. Mon client n’est pas responsable" plaide son avocat. "La société de rénovation travaille dans ce même schéma depuis 14 ans et il n’y a jamais eu de souci. Toutes les réglementations sont respectées". La défense considère que son client est d’une transparence totale et demande un traitement équitable de l’affaire, jugeant qu’elle est menée à charge contre son client. L’acquittement est sollicité.
Le propriétaire quant à lui reconnaît sa responsabilité "Il n’oubliera jamais le 28 avril 2017, deux hommes sont décédés dans des conditions atroces dans un immeuble dont il était propriétaire ", explique son conseil. Les deux hommes sont décédés d’inhalation de fumée et non pas mort brûlés. "S’il y avait eu des détecteurs de fumée, pourrions-nous affirmer qu’ils ne seraient pas morts ?" se demande la défense. Elle décrit par ailleurs un pharmacien qui exerce depuis 32 ans, n’ayant aucun antécédent judiciaire. "Je passe mes journées à sauver des gens du matin au soir" se défend le quinquagénaire. Son conseil sollicite une suspension simple du prononcé expliquant la difficulté de continuer son travail avec un casier judiciaire pour homicide involontaire.