Olivier Vandecasteele bientôt libéré ? L'Iran annonce un échange de prisonniers, les proches de l'humanitaire et les autorités belges nient
Ce mercredi 26 avril, l'Iran s'est montré optimiste sur un prochain échange de prisonniers avec la Belgique, laissant entrevoir la libération du travailleur humanitaire Olivier Vandecasteele, une annonce aussitôt démentie par les autorités belges et par la famille du Tournaisien.
- Publié le 26-04-2023 à 12h01
- Mis à jour le 26-04-2023 à 14h06
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Assadolah Assadi va bientôt faire partie d'un échange de prisonniers, communiquent mercredi les agences de presse Reuters et Bloomberg sur base des propos d'un porte-parole de la justice iranienne. Ce diplomate iranien a été condamné en Belgique à 20 ans de prison pour avoir fomenté un attentat terroriste.
"La Belgique a demandé un échange et nous aussi pour notre diplomate Asadollah Assadi. Suite aux protocoles nécessaires, un tel échange se fera prochainement", a déclaré le porte-parole de la justice, Masoud Setayeshi.
"L'accord sur le transfèrement de condamnés entre l'Iran et la Belgique a été conclu et finalisé", a-t-il indiqué dans sa conférence de presse hebdomadaire à Téhéran, cité par l'AFP.
"Si Dieu le veut, cette action va se dérouler", a-t-il ajouté, sans donner de précisions sur la date et les conditions d'un possible échange.
Le ministère de la Justice et la famille démentent
Interrogée par l'agence Belga, une source gouvernementale belge a démenti l'information.
Le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne, s'est encore montré plus clair: "Cette information n'est pas correcte. Elle vient d'un Etat voyou qui est spécialisé dans les fausses déclarations qui visent à manipuler et semer la confusion à propos de compatriotes innocents", a-t-il dit après une annonce similaire faite par Bloomberg et Reuters.
Même son de cloche pour la famille d'Olivier Vandecasteele, qui nie les rumeurs de libération. "Nous n’avons aucune information positive à annoncer", confie sa sœur auprès de nos confrères du Soir.
De son côté, son meilleur ami Olivier Van Steirtegem a déclaré à La DH qu'il s’agissait "d’un positionnement de l’Iran pour continuer à mettre une pression supplémentaire sur les autorités belges".
"Le ministère des Affaires étrangères nous a en outre confirmé que l'annonce n'avait rien à voir avec l'état actuel de la situation", a ajouté celui qui est également le porte-parole des proches et de la famille.
Une annonce qui fait suite à plusieurs échanges entre la Belgique et l'Iran
L'annonce du porte-parole iranien fait suite à plusieurs échanges ces dernières semaines entre les autorités belges et iraniennes. L'un d'eux a encore eu lieu la semaine passée entre le Premier ministre, Alexander De Croo, et le président iranien, Ibrahim Raïssi. L'agence de presse iranienne Irna avait annoncé que les deux pays avaient "trouvé des moyens d'accélérer la mise en œuvre des accords conclus entre les deux pays", sans donner plus de précision. De son côté, le cabinet de M. De Croo avait confirmé la tenue de l'entretien, qui a porté sur le cas de M. Vandecasteele, sans faire d'autre commentaire.
Olivier Vandecasteele, âgé de 42 ans, a été arrêté le 24 février 2022 à Téhéran, et condamné à 40 ans de prison et 74 coups de fouet pour "espionnage" à l'issue d'un procès qui n'a pas respecté les droits élémentaires de la défense.
En juillet 2022, la Chambre a approuvé un traité signé avec l'Iran permettant le transfèrement mutuel de prisonniers condamnés, un texte présenté comme le seul moyen de faire libérer M. Vandecasteele.
Ce texte, entré en application le 18 avril, ouvre la voie à la remise à Téhéran du diplomate Asadollah Asadi, condamné en Belgique en 2021 à vingt ans de prison pour un projet d'attentat contre le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI, coalition d'opposants), en France en 2018.