La ferveur populaire du carnaval de Tournai à revivre en images

Gros, gros, gros succès de foule pour cette première édition complète depuis 2019 après les impasses de 2020 et 2021 puis le faux vrai ou vrai faux carnaval de l’an dernier.

P.-L.C.
G.E.
G.M

Le carnaval de Tournai n’avait plus chassé l’hiver dans les rues du centre-ville depuis son édition 2019. Comme un pied de nez à la crise sanitaire, ce grand événement de liesse populaire a pris sa revanche, en activant à nouveau les rouages des Mécaniques du Temps (NDLR: en référence au thème prémonitoire du carnaval 2020 qui avait dû être annulé).

Transgénérationnel

La "mascarade", nom donné au défilé d’une incroyable densité, a tenu toutes ses promesses ce samedi après-midi en drainant la grande foule. À l’heure où les différents acteurs du cortège, qui s’étaient élancés des rues des Maux, Saint-Piat et Royale, se sont retrouvés aux abords de la Naïade, il était bien difficile de se frayer un chemin parmi les milliers de spectateurs.

Sourires, rires, bonne humeur et sympathie étaient au rendez-vous. Et c’est transgénérationnel: "Je venais déjà lorsque j’avais 16 ans et je suis toujours présent avec le même plaisir 18 années plus tard. Aujourd’hui, mon épouse et moi-même emmenons nos filles dans l’aventure ! Une telle organisation permet notamment de retrouver d’anciennes connaissances mais aussi de passer un bon moment en famille", sourit Fabrice Verhoost, un carnavaleux parmi des milliers d’autres. Un carnavaleux de 34 ans donc… autant dire un "jeune" aux yeux de membres de pas mal de confréries à cheveux gris et même blancs aujourd’hui.

Côté ambiance, le public a été servi avec une vingtaine de chars, des musiques entraînantes et des confréries survoltées.

Manneken Pis et diable, comme des petits frères de la Naïade

Comme le veut la tradition, la Naïade fraîchement reliftée a eu droit à un hommage, rendu par les Diables (et leurs bandas), accompagnés cette fois d’une importante délégation de l’Ordre des Amis de Manneken Pis à qui les Tournaisiens avaient offert un costume en septembre 2021.

Le président de l’OAMP, Marc Guebel: "Nous avions été à l’époque invités par le bourgmestre de Tournai à l’issue de notre rencontre avec les Diables à Bruxelles mais, Covid oblige, notre venue ici n’a pas été possible avant cette année. Cette découverte a été une vraie réussite et un excellent moment, avec des Tournaisiens très accueillants et une bonne humeur constante. C’est avec un immense plaisir que nous reviendrons accompagnés de notre char à l’effigie du Manneken Pis."

Ainsi vers 15 h, le Diable tournaisien et le Manneken Pis, ces deux nouveaux frères, ont de concert "uriné" avec malice sur le public sous les yeux, même pas réprobateurs, de la Naïade !

Un bonheur de bout en bout

D’autres temps forts ont encore agrémenté la journée, comme l’autre hommage traditionnel, au Pichou Saint-Piat celui-là, les lancers de bonbons à la place Paul-Émile Janson et de Pichous (des petites brioches) exceptionnellement depuis le balcon du Carillon, le beffroi étant toujours en travaux.

La crémation du Roi carnaval à la place Astrid, la marche aux flambeaux, les cendres confiées à l’Escaut, le chant d’au revoir, le feu d’artifice suivi de la valse de Chostakovitch, ont constitué un final très fort pour cette journée retrouvant enfin ses marques dans le calendrier.

En soirée, le grand bal des Mécaniques du Temps, sous le chapiteau de la Grand-Place, a vu plusieurs DJ’s faire danser le public jeune et adulte.

Dimanche, sous le même chapiteau, le Bal à fond a été celui des petits carnavaleux avec spectacle musical, boum et goûter…

Ce qu’on ne mesure pas bien, c’est à quel point le carnaval a profondément modifié l’image de Tournai, et la représentation que l’on s’en faisait…, une ville un peu guindée et sur son quant à soi.

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