Tournai: Guillaume Ledent allume une "Fancy-fair"
Cinq ans après son dernier album, le chanteur invite à la découverte d’un aujourd’hui intime et bienfaisant.
Publié le 11-03-2023 à 07h00
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Entouré d’excellents musiciens et complices, Guillaume Ledent reprend ses accords de troubadour, compositions littéraires et musicales, pour une autre page artistique.
En jeu et en couleurs
"Durant le silence forcé du confinement, des mélodies me sont venues en même temps que des poèmes. J’ai vécu cette période avec les mêmes impressions que tant d’autres. Et je me dis que c’était peut-être une répétition générale de ce qui peut arriver encore. Si on nous enlève la scène, le matériel électronique, je pourrai toujours chanter dans la rue, en chorale improvisée, comme il y a deux ans. Lancer une fancy-fair avec les moyens du bord. J’ai écrit la chanson du même nom en me rappelant cette ambiance particulière d’une journée ludique et bienfaisante."
La poésie des nouveaux textes surprend par sa densité épurée. Rien de superflu dans ces lignes que la mélodie porte avec finesse, sans s’imposer. Qu’elle soit mise en jeu ou en couleurs, la langue française s’offre avec ses surprises, ses interactions et espiègleries. À chacun d’écouter l’harmonie ajoutée des mots, au cœur des partitions. "Le challenge, au départ, c’était de tout faire moi-même, à la maison, confie le chanteur et compositeur. Mixer, masteriser. Mais j’ai appelé Géraldine Capart, directrice musicale, avec qui je travaille depuis quinze ans. La ligne de basse de Bastien Wibaut, la trompette d’Emma Duret, le cajon de Stéphane Letot, la voix de Jeanne Ledent… Le français est une langue très rythmique, la musicalité lui répond."
Aux chansons qui tutoient la complainte ou la ballade, succèdent des créations musclées. Une mélodie sifflée amène l’audacieux "Balek", hymne féroce à celui qui se fiche du reste du monde, "moi, mon cul et mes Seychelles". L’inventivité de Guillaume Ledent se renouvelle avec des "Tas d’idées", au cœur de la "chanson tendre/quand se grelotte/décembre", dans "des cabanes encore encore/toi, Pirate, Potter, Dark Vador". Et la poésie habite résolument les tableaux proposés. Le chanteur solo ? "Encore une comète qui décompte les j’aime." La chanson ? "Trompe misère/mon chant sur ta joue." Et l’amour ? "Chichement qu’on se gratte une vie avant la mort."
"Fancy-fair", Guillaume Ledent, www.guillaumeledent.com. Le premier concert (tout public) aura lieu à la Petite Fabriek, le jeudi 16 mars à 20h www.billetweb.fr/concert-guillaume-ledent-fancy-fair