Coups de cœur des guides de Tournai (09/50): elle pleure comme une Madeleine…

Puisqu’elle est fortement délaissée, j’ai envie de vous parler de l’église de la Madeleine (Sainte Marie-Madeleine) à Tournai.

Christian Gueuning
 L’église est toujours en attente d’une nouvelle affectation.
L’église est toujours en attente d’une nouvelle affectation.

Elle fut érigée à partir de 1252 sous l’impulsion de l’évêque Walter de Marvis, quelque temps avant sa mort, afin de répondre aux besoins de la population en pleine expansion dans ce quartier de la ville. Vous savez, cet évêque atypique issu non pas de la noblesse comme c’était souvent le cas, mais de la population tournaisienne. Son père était boulanger à la rue Haigne. C’est lui qui a notamment fait ériger le chœur gothique de la cathédrale.

D’une sobriété fonctionnelle, l’église Sainte Marie-Madeleine devait comporter deux tours en façade mais celle de droite n’a jamais été achevée. Fermée au culte en 1964 (1) et désacralisée depuis 1968, laissons-la nous livrer ses souvenirs et ses espoirs:

"Je me souviens de ces confréries qui se réunissaient en mon sein pour fêter dignement leur saint patron, il y avait celle de Notre Dame de Bonne Fin, celle de saint Mathurin, et celle de la pénitence et de la miséricorde. J’avais aussi de belles sculptures dont notamment le groupe de l’Annonciation que vous pouvez admirer désormais en l’église Saint – Quentin. Je me rappelle également les fêtes de la communion solennelle et la belle procession venant du presbytère jusqu’à moi. Il y avait aussi la procession des rameaux arrivant à mon seuil à partir de la cour de l’école de la Madeleine et la ducasse, en mémoire de ma dédicace, où des attractions foraines s’installaient sur ma terrasse, ah quelle animation ! Je me rappelle également au mois de mai, le jour où les enfants venaient les bras chargés de fleurs fêter la Sainte Vierge, Qu’est-ce que je sentais bon ! Et ces messes de minuit à Noël, où l’on venait de partout pour entendre chanter le Minuit Chrétien et tant d’autres événements tout aussi agréables. Certes il y a eu aussi les iconoclastes, les guerres, et d’autres moments moins agréables, mais cela, c’est du passé. Je me languis dans l’attente d’une vie meilleure, qui sait ? N’hésitez pas à venir me faire un coucou (de l’extérieur), cela me fera tellement plaisir."

(1) la paroisse est alors scindée entre Saint-Jacques et Saint-Paul dont l’église vient d’être construite.

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