Le premier vélo électrique solaire de Wapi construit par des jeunes Tournaisiens (vidéo)
Pendant une semaine, les jeunes de Masure 14 et de Port’Ouverte ont contribué à la concrétisation du projet "Photon" mené par l’ASBL Spoutnik 45. Ils ont construit des vélos électriques solaires autonomes en énergie.
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/AXHTPXKNJBFJTLV4OFL5H3B2HI.jpg)
Publié le 06-03-2023 à 11h33 - Mis à jour le 06-03-2023 à 12h43
:focal(545x417.5:555x407.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/5I4PCGTTFBCS7DMKP7CITEFL4M.jpg)
Mis sur pied par l’ASBL mouscronnoise Spoutnik 45, qui a pour raison d’être la promotion et la diffusion des sciences et techniques sous toutes ses formes, "Photon" est un projet pilote dans les secteurs de la mobilité et des sciences, soutenu par la Région wallonne.
"Le projet a pour finalité la construction de deux vélos électriques solaires autonomes en énergie, explique Philippe Baraduc de l’ASBL Spoutnik 45. Le but est de proposer une alternative concrète à la mobilité et aux problèmes énergétiques contemporains, tout en assurant la promotion des métiers techniques de ces deux prototypes auprès des jeunes: mécanique vélo, énergie solaire, soudure et électricité."
Et c’est dans l’atelier Biciklo de la maison de jeunes Masure 14 que les engins ont pris forme. Une quinzaine de jeunes, également de Port’Ouverte, y ont passé une semaine pour donner vie à ces véhicules du futur, ces deux vélos de type "trike" propulsés à l’énergie solaire et équipés de remorques.
"En soi, ce n’est pas une première mondiale, mais on peut dire que c’est une nouveauté en Wallonie picarde, ajoute Philippe Baraduc. Des personnes originaires de France ont déjà réussi à se rendre jusqu’en Chine à vélo solaire. Il existe aussi le Sun Trip, une course à vélo solaire à travers l’Europe. D’ailleurs les jeunes ont eu l’opportunité de rencontrer vendredi, Michel Bamps, un Belge qui a participé à ce challenge et qui a pu partager son expérience."
De la soudure, à l’électricité en passant par la mécanique
Les constructeurs et constructrices en herbe ont aussi pu compter sur les conseils avisés d’un mécanicien vélo, d’un ingénieur solaire et d’autres personnes-ressources. "Les vélos couchés à trois roues, nous les avons reçus en kit, et donc il a fallu les monter, relate l’initiateur du projet. On a pu profiter de l’expertise de certains jeunes qui encadrent déjà un atelier de réparation de vélos, mais aussi de tout le matériel mis à disposition. Pour ceux qui n’avaient jamais eu l’occasion de toucher un vélo, ils ont pu découvrir les bases de la mécanique. Si les vélos disposent d’un “pare-brise”, il fallait y ajouter une structure pour placer les panneaux solaires, à l’image d’un toit. Pour cela, les jeunes ont dû souder des montants métalliques ; on en a ainsi profité pour les initier à la soudure."

Reste le cœur du tricycle solaire: le chargement de la batterie pour l’assistance électrique. "C’est sans doute l’étape la plus complexe et pour laquelle il fallait que les jeunes comprennent le fonctionnement d’un panneau solaire, d’une batterie, d’un circuit électrique, de la production d’énergie solaire et d’électricité, etc. Il a fallu trouver une solution pour transformer les 30 V du panneau pour une batterie de 42 V, par exemple par l’installation d’un booster. Tout au long des étapes, on a ainsi abordé de très nombreux éléments théoriques et pratiques qui pourraient leur donner envie de se tourner vers des métiers manuels, qui sont en pénurie, et de se spécialiser en ingénierie, en mécanique, en soudure, en électricité, en dessin technique, en physique… Et puis, les notions de mobilité douce, d’autonomie énergétique, du Do-It-Yourself et des technologies open sourcées ont aussi été évoquées."
Les jeunes ont pu tester leurs bécanes vendredi . "Après cette première étape du projet, nous serons présents les 25 et 26 mars au musée scientifique Sparkoh à l’occasion du Printemps des Sciences afin de raconter l’aventure de ces véhicules innovants, relève Philippe Baraduc. L es visiteurs pourront découvrir la présentation des différentes étapes de fabrication à travers une exposition photo, des interviews et les fiches métiers associées."
Une tournée à vélo dans les écoles de Wapi
Pour prolonger l’aventure, et poursuivre cette sensibilisation à la mobilité douce et à l’énergie durable, mais aussi et aux métiers techniques, l’équipe de l’ASBL Spoutnik 45 se lancera au printemps dans une tournée à vélo à travers la Wallonie picarde. "Pour proposer des moments de discussions et de partage autour du projet Photon dans les écoles secondaires de la région, ajoute Philippe Baraduc. On arrivera sur nos vélos couchés, avec leur toit en panneaux solaires, et le but est de partager la genèse du projet, les savoir-faire scientifiques et les métiers techniques nécessaires à la construction de ces véhicules atypiques et peut-être même, bientôt, mythiques. Par ce projet, on veut aussi montrer qu’il n’est pas si compliqué d’installer un système solaire autonome en énergie sur un vélo électrique, et on espère que d’autres se mettront à utiliser ce moyen de transport des plus écologiques ! "