Coups de cœur des guides de Tournai (07/50): de beaux cartouches à la résidence Saint-Nicolas
L’architecte de la reconstruction d’après-guerre à Tournai, Paul Bonduelle (1877-1955), a voulu préserver un maximum de cartouches.
Publié le 22-02-2023 à 06h00
La ville de Tournai a été fortement bombardée en 1940, affectant principalement le centre-ville et le quartier de la gare. De même, tous les ponts ont été détruits par les Anglais, coupant ainsi la retraite aux Allemands.
Il a donc fallu reconstruire et ne pas faire n’importe quoi, étant donné le riche patrimoine de la ville aux deux mille ans d’histoire.
On a donc nommé un architecte de la reconstruction, Paul Bonduelle (le square dans le parc de l’hôtel de ville porte son nom). Paul Bonduelle a eu à cœur de préserver un maximum de cartouches. Vous savez ? ces ornementations que l’on trouve sur les façades des maisons entre les étages, qui sont là soit pour décorer (emblèmes de Tournai, abeilles, pont des trous, cathédrale, blason) ou bien encore qui avaient une vraie utilité: désigner un commerce, une habitation, apposer les initiales du propriétaire ou du commerçant.

C’est ainsi que l’on retrouve à l’avenue Leray, plusieurs cartouches illustrant des jouets: le cheval à bascule avec des nounours, le château fort et le soldat de plomb montant la garde devant la guérite, ou encore le pierrot et la poupée. Pourquoi des jouets à cet endroit ? Tout simplement parce qu’il s’agit de la résidence Saint-Nicolas.

Cet immeuble avait été détruit en 1940 et a été rebâti en 1952. Sur les grilles de la porte d’entrée de la résidence sont gravées les initiales S et N pour Saint Nicolas. Et au coin de la rue faisant l’angle avec la place Victor Carbonnelle, une niche renferme la statue du grand saint qui selon la légende, a ressuscité trois petits enfants.
Cette résidence se trouve dans le quartier Saint-Nicolas, qu’on désigne aussi par quartier du château, en référence non pas au château d’Henri VIII mais bien au château fort habité par les châtelains de Tournai au Moyen Âge. Ce quartier n’a été habité que vers le XIe siècle. Auparavant ce n’étaient que des marécages. D’ailleurs l’église Saint-Nicolas était régulièrement inondée.
C’est dans ce quartier que l’on peut trouver le seul vestige de la forteresse d’Henri VIII, la "grosse tour", avec ses murs épais de 7 m ! Incroyable.
Va-t-on un jour la voir dépouillée de ses échafaudages qui semblent avoir élu domicile de façon permanente ? On l’espère en tout cas !