Philippe Hooreman (zone de police du Tournaisis) raccroche l’uniforme
Le commissaire-divisionnaire Philippe Hooreman a fait valoir ses droits à la prépension. Il quitte la zone de police du Tournaisis, 15 ans après en avoir pris la tête.
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/AXHTPXKNJBFJTLV4OFL5H3B2HI.jpg)
Publié le 02-02-2023 à 07h00
:focal(545x417.5:555x407.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/OQIOLFGKZ5D7NFHE3TSPSXAQWE.jpg)
Ce jeudi, face à ses proches et ses nombreux collègues, le commissaire-divisionnaire, Philippe Hooreman refermera le livre de 40 années d’une vie professionnelle riche d’abord dans la gendarmerie, puis dans la police. "Si on m’avait dit à 18 ans que j’allais vivre tout cela ! Mais voilà, aujourd’hui, elle est faite… et je pense que j’ai fait le bon choix, à la fois d’un point de vue personnel, mais aussi pour la zone de police."
Un « ancien » de la gendarmerie
Si Philippe Hooreman ne cache pas qu’il aurait préféré mettre un terme à sa carrière avec son uniforme d’officier de gendarmerie, il est fier de son parcours qu’il clôture sur ses terres natales. "Comme me l’a rappelé une ancienne institutrice maternelle, depuis tout petit, je disais que je voulais devenir gendarme, sourit-il. Je voyais la gendarmerie passer devant chez moi, à Brunehaut, et cela me faisait rêver… C’est dans cet esprit, qu’à 18 ans, j’ai intégré l’école royale de Gendarmerie, et puis l’école royale militaire. Dans la gendarmerie, j’appréciais la discipline, l’organisation et l’esprit de groupe assez spécifiques au milieu militaire ; cela correspond bien à ma personnalité et à mon caractère."
Après plusieurs expériences vécues à Mons, à Tournai et à Bruxelles, la réforme des polices est passée par là, et Philippe Hooreman intègre, en 2001, la police des Hauts-Pays en tant que chef de corps. "Là-bas, et en partant de rien, j’ai œuvré à la mise en place de la zone de police. Cela a été une belle aventure !"
En 2008, s’ouvre l’opportunité d’intégrer la zone de police du Tournaisis, plus proche de chez lui, et d’une taille plus importante.
Rapidement, et face aux événements auxquels il est confronté, Philippe Hooreman impose sa touche quant à l’organisation au sein de la zone et à la présence sur le terrain pour contrer la criminalité. "Quelques mois après ma prise de fonction, il y a eu l’assassinat d’un jeune sur la Grand-Place de Tournai. Un tel drame ne laisse pas indifférent, d’autant plus lorsqu’on a aussi deux enfants… Je me souviens aussi du décès d’un jeune, un ami de mon fils, sur le parking d’une discothèque, ou la mort d’un autre jeune qui s’est noyé dans l’Escaut… Il fallait réagir face à ces dérives de la vie festive ! J’ai directement sollicité une fermeture anticipée des bars, un système de vidéosurveillance, un renforcement des effectifs, une présence accrue, etc. Il a fallu du temps pour que cela soit mis en place, mais cela a porté ses fruits. Tout comme la présence de nos équipes sur le terrain, complétée par le travail de notre service d’enquête, qui permet à la fois de dissuader mais aussi d’interpeller. Ainsi, en matière de stupéfiants, nous avons pu mener 120 opérations et délivrer 187 mandats d’arrêt, en trois ans."
« Le fruit du travail de toutes les équipes »
Autres données relatives à l’évolution de la criminalité: 9 000 faits par an ont été comptabilisés en 2007, avant l’arrivée de Philippe Hooreman, contre 7 000 faits pour 2022. "C’est le fruit du travail de toutes les équipes, salue le commissaire-divisionnaire. C’est une fierté d’avoir pu mener cette équipe de 300 personnes qui ont fait preuve de motivation, de disponibilité, d’initiative, d’envie de s’investir pour la sécurité des citoyens."
Quinze ans après l’avoir intégrée, Philippe Hooreman quitte-t-il la zone de police avec le sentiment du devoir accompli ? "Je ne suis pas le plus à même de dresser mon propre bilan, mais en tout cas, j’ai tout fait pour, avec les moyens à ma disposition. J’ai sûrement loupé l’une ou l’autre chose, et je pense qu’il y a toujours possibilité d’amélioration ! À côté des moments plus difficiles comme la gestion d’une grève de 52 jours à la prison, d’un blocage des routiers pendant deux semaines, de la période de terrorisme, de la crise Covid… je retiens aussi les bons moments qu’ont été les parades de Noël, Viva for Life, les passages et l’arrivée du Tour de France, etc."
« La police, c’est ma maîtresse »
Philippe Hooreman se dit aussi satisfait de s’être mobilisé pour permettre à ses équipes de travailler dans des meilleures conditions par d’importants investissements consentis en matière d’infrastructures. "Je n’aurai pas eu l’occasion de poser la première pierre du nouveau commissariat central, mais ce n’est pas le plus important, insiste-t-il. Je ne me suis pas battu pour moi, mais pour mes équipes parce que dès mon arrivée, je me suis rendu compte que le commissariat à la rue Bequerelle n’était pas adapté ! Normalement les travaux devraient débuter en septembre prochain, et en passant dans le coin, je suivrai un peu l’avancée du chantier. À côté de cela, on a aussi mené des projets, ou on va les lancer, pour les commissariats de Templeuve, d’Antoing, de Brunehaut, de Rumes."
Désormais, Philippe Hooreman aspire à une prépension sereine et tranquille, parsemée de jardinage, de musique, de balades, de moto, de pêche, d’escapades, etc. "Même si je me doute qu’il va me falloir un peu de temps pour m’habituer… La police, c’était en quelque sorte ma maîtresse, rigole-t-il. C’est la fin d’un pan de ma vie et d’une une carrière qui a pu être aussi riche grâce à mes proches, et à mon épouse."