Le feu couve toujours à la zone de secours de Wallonie picarde
Des membres de la zone de secours de Wallonie picarde ont à nouveau interpellé les bourgmestres quant aux dysfonctionnements et aux manquements qu’ils dénoncent depuis des mois
Publié le 23-01-2023 à 17h00
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Ils étaient à nouveau nombreux, ce lundi matin, à l’hôtel de ville de Tournai pour accueillir les bourgmestres de Wallonie picarde à l’occasion du conseil de la zone de secours de Wallonie picarde. Les pompiers et autres membres du personnel poursuivent leur mobilisation face aux dysfonctionnements et aux manquements qu’ils dénoncent depuis plusieurs mois. "Rien ne change, déplore Jonathan Verboekhoven délégué CSC. Et de nouvelles affaires ou de nouveaux problèmes dans la gestion de la zone de secours viennent encore s’ajouter… On ne peut plus continuer ainsi parce que la sécurité des citoyens est en jeu."
Les manifestants dénoncent un manque d’effectifs, des casernes vides, des temps d’intervention plus longs, etc. "Encore ce week-end, pour un incendie à Évregnies, il a fallu que les équipes de Tournai interviennent alors qu’il y a une toute nouvelle caserne qui a coûté 6,5 millions d’euros juste à côté, mais elle est vide… faute de pompiers professionnels suffisants ! Aussi récemment, à Lessines, on a dû demander à la caserne de Leuze d’envoyer la deuxième citerne nécessaire pour un incendie parce qu’il y avait déjà une autre intervention gérée par les pompiers de Lessines ! Pour les ambulances, il arrive que ce soit les véhicules et le personnel de Rebaix qui doivent se rendre dans le centre de Tournai."
Des détournements sont aussi évoqués. "Avec des factures non justifiées, ou des primes reçues illégalement, ajoute le délégué syndical. Et puis on s’étonne que la zone de secours a des difficultés financières…" L’affaire des messages Whatsapp n’est pas non plus close. "On attend toujours les excuses des officiers mis en cause ; à chaque fois, ils annulent sans raison les rendez-vous. Ils ne prennent pas leurs responsabilités !"
L’interruption de carrière d’Olivier Lowagie accordée
Mais s’il y a un point qui était sur toutes les lèvres ce lundi matin, c’était la demande de pause carrière du commandant de la zone de secours Olivier Lowagie. Après avoir été mis sous pression et avoir été au cœur des tensions, le commandant avait en effet annoncé son intention de quitter la zone de secours en sollicitant une interruption de carrière.
"Pourquoi ne pas simplement démissionner, s’interroge Jonathan Verboekhoven. Ce serait plus logique… et du coup, cela nous paraît suspect… Y a-t-il anguille sous roche ? Veut-il partir avec un parachute doré ? Ou compte-t-il revenir un jour ? Une chose est sûre, si le conseil lui octroie cette interruption de carrière, cela ne va pas apaiser les tensions ! On ne comprend pas non plus la volonté de Paul-Olivier Delannois de s’accrocher à son siège de président, alors qu’il avait dit que si Olivier Lowagie partait, il s’en allait également… A-t-il des choses à cacher ?"
Les membres du conseil de zone devaient en effet se prononcer, ce lundi, sur la requête d’Olivier Lowagie ainsi que sur sa démission en tant que commandant de zone, un préalable légal à sa demande d’interruption de carrière. "À l’unanimité, nous avons accepté la démission d’Olivier Lowagie en tant que commandant de zone, et sa demande de pause carrière, d’une durée d’un an renouvelable 5 fois, à partir du 1er février prochain, annonce le président Paul-Olivier Delannois. J’insiste sur le fait qu’Olivier Lowagie n’a aucunement l’intention de revenir chez les pompiers. Il est aussi important de signaler qu’il ne bénéficiera pas d’un euro par rapport à la réforme du grade de colonel appliquée depuis le 1er janvier ; il n’y a aucun effet rétroactif quant aux primes."
Le président de la zone de secours de Wallonie picarde annonce également qu’afin de trouver une issue à ce conflit qui s’enlise, en complément des audits interne et externe, il va solliciter l’intervention d’un médiateur social.