Seul l'amour sauve le monde : expo photos de la Tournaisienne Damienne Flipo sur des pionniers de la démocratie participative
Dans la Drôme, elle a photographié une communauté de familles en symbiose avec la nature. Images d’un monde en devenir.
Publié le 20-01-2023 à 06h00
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Seul l’amour sauve le monde, c’est le mantra de l’artiste Damienne Flipo. À Saillans, elle s’est immergée dans une tribu contemporaine, au cœur du vieux village dominant la Drôme, non loin de Valence. Le premier village qui a vu la démocratie participative s’imposer voici presque dix ans.
Labo lumière
"Ils ont fait le choix de vivre autrement, précise Damienne. Je vais régulièrement à leur rencontre, ils connaissent mon travail photographique." Entre deux arbres géants, une petite plage accueille les jeux des enfants. Ceux-ci font partie du paysage boisé, rocheux. Au village, il y a deux écoles.
Fidèle à l’argentique, Damienne Flipo aime travailler en laboratoire, "parce que le noir et blanc va à l’essentiel. La lenteur de la tâche contraste avec le rythme de vie actuel, je la trouve en accord avec ces moments ludiques partagés à même le sol ou l’eau." Surpris en assemblant des cailloux ou en s’éclaboussant dans la rivière, les enfants s’intègrent aux éléments avec un évident plaisir. Ils escaladent les talus, les branches, faisant corps avec l’herbe, le flux, la pierre. Quelques adultes se mêlent à leurs activités, d’autres s’occupent des tout-petits ou font halte sur l’autre rive. Jamais les enfants ne prennent la pose, on les regarde grandir à proximité d’un arbuste, d’une cascade. Il arrive qu’un chien les rejoigne, tout content de l’aubaine.
Paradis terrestre ? Certes, les images en autorisent l’idée. Mais c’est tout un travail de s’impliquer dans un espace qui apparaît comme une réserve naturelle. Chacun pressent que le farniente n’est pas de mise, que la flore a ses exigences, qu’il faut prévoir les crues, la sécheresse, soigner les plaies d’une écorce, préserver les sentiers buissonniers. Au quotidien, la vie court moins vite qu’ailleurs. Une photographe la cueille.
L’exposition "Seule l’amour sauve le monde" est ouverte jusqu’au 19 février, à la galerie du Lapin perdu, rue de l’Hôpital Notre-Dame, du mercredi au dimanche, de 14 à 18 h.