Vœux et bonnes résolutions à Tournai: face aux crises le défi de se réinventer sans tabou (sauf celui de l’emploi)
Lætitia Liénard, présidente du CPAS, et Paul-Olivier Delannois, bourgmestre, ont présenté les vœux du personnel politique à l’administration. Et des vœux et des bonnes résolutions, il y en avait…
Publié le 12-01-2023 à 06h00 - Mis à jour le 12-01-2023 à 08h25
Après des vœux en juillet, un carnaval en septembre, il ne manquerait plus qu’on troque le lapin du lundi parjuré pour une abeille géante… le bourgmestre a donné le ton. C’est vrai qu’après les années Covid, les choses sont revenues à la normale. Encore que "la normale", ça ne veut plus dire grand-chose comme on le verra un peu plus loin.
Des vœux sportifs
La journée des vœux a renoué avec une certaine tradition: d’abord mise à l’honneur des médaillés du travail et salut aux retraités à l’hôtel de ville, ensuite partie récréative avec bar et buffet au hall des sports… en attendant de pouvoir (re-)disposer de Tournai-expo et/ou de la halle aux draps. Mais puisqu’on était au hall des sports, chacun était invité à porter un accessoire de sportif, et surtout diverses disciplines étaient proposées en toute décontraction: badminton, tennis de table, tir au panier et teqball, un mixte de foot et tennis de table (bombée).

Avant ces réjouissances, les maîtresses de cérémonie Céline Remue et Justine Quintin ont invité les trois équipes (collège, direction de la Ville et direction du CPAS) à se présenter sur le podium, le temps des discours.
Le pessimisme de la connaissance mais l’optimisme de la volonté
Lætitia Liénard a rappelé à quel point le sport est porteur de valeurs: sens de l’équipe, inclusion, persévérance, respect. Mais aussi comment l’argent fou qui circule dans le sport professionnel est choquant. "200 millions, le salaire annuel de Cristiano Ronaldo, c’est plus que les budgets de la Ville et du CPAS réunis, cela représente huit maisons de repos neuves, 50 centres d’hébergement pour femmes victimes de violence, 8000 logements rénovés, 66 halls sportifs de Kain…"
Dingue bien sûr, mais faut-il baisser les bras pour autant ? Non, et elle cite le philosophe Gramsci: "Le pessimisme de la connaissance n’empêche pas l’optimisme de la volonté". Elle "traduit": on sait que "le contexte est difficile mais ne renonçons pas à nos valeurs, nos missions". Elle souligne que les équipes du CPAS sont tout à fait dans cette ligne, au service de deux objectifs majeurs: la remise à l’emploi "facteur d’émancipation sociale" et le logement. Elle salue à ce propos le service technique qui a rénové 39 logements en 3 ans, tout en déplorant le très peu de considération accordée par la Région aux CPAS quand ceux-ci veulent entretenir leur parc immobilier. Les bonnes résolutions n’interdisent pas de sortir les griffes.
L’emploi n’est pas négociable, donc il faut travailler sur le reste
Paul-Olivier Delannois se réjouit des retrouvailles et ajoute: "on ne s’est d’ailleurs jamais autant rendu compte de l’importance du lien social que lorsque nous en avons été privés. Ce serait bien de s’en rappeler…". À chacun il souhaite "une année paradisiaque et une santé d’enfer" (allusion à la sienne qui avait quelque peu vacillé en 2022).
Puis il en vient aux défis de la Ville. Financièrement, c’est dur, très dur. Certains, à la tutelle, expose-t-il, préconisent des solutions simplistes: licencier et supprimer les dépenses dites non essentielles (au rang desquelles festivités, culture, piscine…)
Si on ne veut pas ça, et le collège communal ne le veut pas, alors "il faut se réinventer sans tabou (pour) faire aussi bien avec moins. C’est notre obligation et nous avons déjà dû prendre des engagements auprès du CRAC, cela nécessitera une mobilisation de tous les instants […] Ces efforts que nous allons nous imposer, je les demanderai également aux autres structures qu’elles soient publiques (police, secours, etc) mais aussi privées (celles que la ville soutient)"

Le citoyen lui-même "doit aussi comprendre que la Ville ne peut pas tout faire et surtout n’est pas responsable de tout" On ne sait pas si c’est aussi l’avis de sa "meilleure ennemie", Marie-Christine Marghem, mais le ton était à la détente ce mercredi.
Après avoir rappelé comment la Ville a géré l’alerte terrorisme sur le Ramdam voici quelques années et les choix qu’elle vient de faire en matière de nos très chères piscines, Paul-Olivier Delannois s’arrête sur les critiques qui ont ciblé les récentes fêtes de fin d’année. Sans nier que ces critiques aient eu un certain fondement, il redit que sans remettre en cause l’existence de ces festivités, il faut accepter que le budget qui leur est consacré ne soit pas augmenté.
La première tâche d’un collège, c’est de faire des choix…