« Nous avons trois épidémies à maîtriser en même temps », selon une infectiologue du CHwapi (Wallonie picarde)
En mars dernier, on passait le cap des 100 000 tests positifs au Covid en Wallonie picarde, on en est à 127 000 aujourd’hui. Ce n’est donc toujours pas fini ?
Publié le 16-12-2022 à 20h00 - Mis à jour le 27-12-2022 à 16h58
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Non, ce n’est pas terminé. La contagiosité reste élevée, et les indicateurs remontent à nouveau. Mais on ne devrait pas retrouver la situation épouvantable des pics précédents. Les cas graves nécessitant une hospitalisation sont moins nombreux. Toutefois, il s’agit, surtout en milieu hospitalier, de demeurer prudent parce qu’on est confronté actuellement à une triple épidémie de bronchiolite à VRS, de grippe, et de Covid. Et pour des personnes qui souffrent d’autres pathologies (cardiaques, pulmonaires, rénales, et toute forme de cancer), le Covid reste redoutable.
La bronchiolite, c’est plutôt une maladie d’enfants…
Tout à fait, et il y a d’ailleurs pour l’instant une activité intense en pédiatrie, mais on constate aussi un certain nombre de cas chez les adultes, et ça, c’est plutôt neuf. Or, comme de surcroît la grippe est précoce cette année, je peux vous dire que l’hiver ne sera pas de tout repos dans les hôpitaux.
On vaccine contre le Covid, contre la grippe. Et contre la bronchiolite ?
Contre la bronchiolite, il existe aussi un traitement mais il est hors de prix, on le réserve exclusivement à des prématurés qui sont les sujets les plus à risques. Il n’est pas envisageable de vacciner tout le monde.
Pour le Covid, on en est à la quatrième dose. on sent une certaine lassitude dans la population…
Dans la mesure où les effets sont moins dévastateurs, la vaccination généralisée et obligatoire ne s’impose plus. Mais elle est hautement recommandable pour les plus de 65 ans et indispensable pour les personnes fragilisées par des pathologies cardiaques et pulmonaires. Je dirais que c’est bon aussi que leurs proches se fassent vacciner.
Pour la grippe, les indications sont très larges, l’idéal serait que chacun se fasse vacciner mais on sait que ce ne sera pas le cas. Ici au CHwapi, on a proposé le vaccin à tous les soignants plus tôt que d’habitude parce que la grippe est en avance d’un mois. On sait que la grippe peut entraîner des complications post-infection, notamment des infarctus. Une bonne couverture vaccinale fait chuter la mortalité de 30%.
Un mot encore sur le port du masque ?
Le masque est vraiment très efficace et on ne conçoit pas de s’en passer dans notre hôpital. De même qu’on insiste encore et toujours sur les mesures d’hygiène comme le lavage ou la désinfection des mains.
Ici on continue aussi le testing lors de chaque admission. On ne veut rien laisser au hasard, on fait tout pour éviter les transmissions nosocomiales. Il ne faudrait pas qu’un patient entré pour une pathologie donnée sorte d’ici avec le Covid !