Tournai: les abeilles, ça pique aussi aux oreilles
Les abeilles (de Childéric) tiennent une forme olympique pour l’instant… Voici une autre histoire mi-amusante, mi-embarrassante.
Publié le 08-12-2022 à 19h27 - Mis à jour le 08-12-2022 à 19h28
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Ce mardi, on a installé une abeille géante stylisée au rond-point de Saint-Brice, à deux pas de l’endroit où fut découverte en 1653 la tombe de Childéric (436-481), père de Clovis. Une tombe qui contenait un trésor fait notamment d’abeilles d’or.
La sculpture design d’une abeille est donc la bienvenue. Pour certains toutefois, l’œuvre de l’artiste Nick Ervinck (41 ans, Lichtervelde) semble piquer aux yeux. Difficulté récurrente à accepter l’art contemporain ? Œuvre un peu cheap quand on voit les autres productions de cet artiste renommé ? Là n’est pas notre propos.
C’est que les abeilles de Childéric ont aussi tout récemment piqué… aux oreilles. Et depuis, ce sont celles du secrétaire d’État pour la Relance, chargé de la Politique scientifique, Thomas Dermine (PS), qui ont tinté.
Jusque-là tout va bien…
Dans la tribune Opinions (RTBF) accordée au PS le 20 novembre dernier, Thomas Dermine était invité à répondre aux questions d’auditeurs et internautes. Des questions sur l’économie, les finances, les choix politiques en ces matières. Le secrétaire d’État opère de manière à la fois détendue et concentrée.
Puis s’affiche une question banale: "quand venez-vous à Tournai ?" Thomas Dermine avoue que ce n’est pas prévu à brève échéance mais il évoque une précédente visite au magnifique musée des Beaux-Arts… Horta… forme de tortue… Il salue le bourgmestre en compagnie de qui il a fait le tour du musée. Jusque-là, tout va bien.
Une demande peu diplomate ?
Ensuite, le secrétaire d’État se lance dans une tirade assez cocardière, assurant qu’il a bien travaillé pour Tournai et que le Gouvernement a fait une demande officielle pour que la Bibliothèque nationale de France restitue, au moins le temps d’une exposition, les abeilles du trésor de Childéric dont il dit qu’elles ont été volées par les Français lors de la Révolution ou d’une campagne napoléonienne…
On veut croire que la demande de prêt en vue d’une exposition a été rédigée de manière plus diplomate ! Parce que dans le cas présent, les Français n’ont rien volé, ainsi que le relève La Tribune de l’Art magazine français en ligne au titre clair. Et de renvoyer le secrétaire d’État à la lecture de l’encyclopédie, belge cette fois, "Connaître la Wallonie": "… remis aux Habsbourg de Vienne, le trésor est ensuite offert (1665) au roi Louis XIV, avant de faire l’objet d’un vol spectaculaire commis au Cabinet des Médailles de Paris (1831). Deux abeilles sont retrouvées dans la Seine, tandis que les voleurs disparaissent, sans que l’on ne sache jamais ce qui est advenu au" trésor de Childéric ".
Il ne faudrait pas que le dard mine les relations franco-belges…