Tribunal de Tournai : elle a mis le feu à un matelas au CHwapi
Cette dame au parcours chaotique est aussi poursuivie pour avoir porté des coups à son compagnon.
Publié le 03-12-2022 à 17h38 - Mis à jour le 03-12-2022 à 17h39
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Les urgences du CHwapi se souviennent sans doute encore du passage de Lydia (prénom d’emprunt). Elle n’était pas présente à la barre mais se faisait représenter par son avocat. Cette dame se déplace en chaise roulante.
Un rapport d’expertise avait été demandé concernant son état mais elle ne s’est jamais présentée. Elle devait répondre de plusieurs faits qui se sont déroulés en 2018 et 2019.
En avril 2019, alors qu’elle avait fait l’objet d’un certificat de mise en observation à Tournai, Lydia avait mis le feu à un matelas à l’hôpital. Elle avait été retrouvée avec un couteau sur elle. "Elle avait une vie particulière et avait dit que c’était pour se défendre mais aussi pour pouvoir l’utiliser quand elle mangeait, souligne le ministère public. Madame avait une drôle de vie. Elle séjournait parfois dans la rue. Elle a connu une période difficile".
Coups réciproques!
Lydia est aussi poursuivie pour coups à l’encontre de celui qui partageait sa vie. "Il s’agit plutôt de coups réciproques puisqu’il la frappait aussi, précise le ministère public. Il y avait beaucoup d’alcool derrière tout ça. Madame avait été frappée la veille des faits et a en quelque sorte voulu prendre sa revanche".
Le 24 juillet 2018, Lydia avait menacé une dame qui visiblement lui devait un peu d’argent, brisant au passage la vitre de sa porte d’entrée. Par contre, elle nie l’avoir menacée avec un couteau.
"Madame avait de mauvaises fréquentations et était très instable mentalement. Le problème, c’est qu’elle n’a jamais pu être expertisée", regrette le ministère public, qui a requis deux ans de prison.
La défense assure que sa cliente émet des regrets. Sa situation personnelle a été qualifiée de dramatique. Lydia a semble-t-il eu une vie chaotique, c’est un euphémisme.
"Elle a fait l’objet de violences de la part de son père. Ses parents étaient alcooliques et elle a été livrée à elle-même dès l’âge de 16 ans, avance la défense. Sa vie privée a été une véritable descente aux enfers. Ses différents conjoints se sont montrés violents et elle a sombré dans la dépression. C’était vraiment un cycle infernal. Elle a été SDF mais a aujourd’hui un logement. Elle remet de l’ordre dans sa vie. Elle a diminué sa consommation d’alcool. Nous sollicitons un sursis probatoire".
Le ministère public ne s’y est pas opposé.
Lydia a quitté la région tournaisienne et espère un avenir meilleur. Jugement le 5 janvier.