Une action devant Saint-Luc, un an après le décès de Cheyenne
Avec le soutien de l’école, de la Ville et de la police, les parents de Cheyenne initient une action de ralentissement ce 14 décembre dont ils nous détaillent l’intérêt.
Publié le 29-11-2022 à 21h00
Cela fait déjà un an qu’un motard ôtait la vie à Cheyenne devant l’école qui la préparait à un avenir artistique. Une accélération qui a brisé deux familles à jamais. Le jugement est tombé en cette fin novembre, sa conduite a été jugée irresponsable. La phase judiciaire est close mais elle ne freine la perspective d’autres drames…
Des flyers avec une photo et des mots
Si Dorine et Fabrice ne verront jamais leur fille grandir, ils ne veulent pas que d’autres familles soient endeuillées par une épreuve évitable. "Nous mènerons donc une action avec les jeunes devant Saint-Luc, le 14 décembre, à 11 h 30, soit juste avant leur pause de midi. Mon mari et moi le voulions, nous avons pris rendez-vous avec l’école, on voulait bien faire les choses et elle a dit"Oui"", nous confie la maman de Cheyenne. La coordination de cette sensibilisation a été mise entre les mains de l’établissement qui s’est chargé d’obtenir des autorisations auprès du bourgmestre et de la police. Paul-Olivier Delannois nous confirme que la manifestation pourra bien se tenir.
«On distribuera des flyers avec la photo de Cheyenne et le message que nous souhaitons faire passer. Le décès de notre fille a fait beaucoup de bruit mais certains ont peut-être déjà oublié…»
"La circulation sera ralentie, pas arrêtée, insiste la maman de Cheyenne. Je vais faire une déclaration mais on ne voulait pas qu’un hommage à Cheyenne. On veut aussi faire comprendre aux gens de passage qu’il y a beaucoup d’autres qui y sont décédés. Aux automobilistes, on distribuera donc des flyers avec la photo de Cheyenne et le message que nous souhaitons faire passer. Le décès de notre fille a fait beaucoup de bruit mais certains ont peut-être déjà oublié… Avoir le flyer dans la voiture, même s’il est lu plus tard, est quelque chose de matériel qui permettra peut-être à certains de se dire"Okay, on va ralentir". Des conducteurs ayant un enfant se mettront peut-être à notre place avec leur flyer…"

Un radar ? «Bien mais pas suffisant»
Les parents de Cheyenne voient forcément d’un bon œil l’aménagement des radars. Mais, à leurs yeux, ce n’est qu’un bon début… "On veut que cette chaussée soit sécurisée. On a pris connaissance des travaux pour l’installation des radars. C’est une bonne chose mais ce ne sera pas suffisant. Pas mal de jeunes et un professeur ont déjà été renversés devant l’école et il faut donc aller plus loin, sans quoi il y aura encore des accidents."
Parmi les pistes, la maman de Cheyenne a suggéré un feu rouge. "Le commissaire a indiqué qu’avec une sortie d’autoroute toute proche, cela poserait problème. Une passerelle a aussi été envisagée mais ce serait un mauvais signe à destination des automobilistes. Ils se diront: "C’est bon, ils passent au-dessus, on peut donc y aller…"Et si quelqu’un traversait quand même ? On pense donc qu’un ajout de ralentisseurs serait la solution", dit la maman espérant être entendue.
«Nous sommes dans une parenthèse», résume la famille de Cheyenne

Le procès et donc le face-à-face avec celui qui a ôté la vie à l’étudiante furent pénibles mais nécessaires. Un moment forcément difficile pour la maman de Cheyenne: "Ça a été terrible de me retrouver en face de celui qui a causé la mort de mon enfant. Je l’ai regardé vite fait puis je ne l’ai plus jamais regardé. En pareilles circonstances, on a envie d’aller dessus et de le gifler mais il faut rester calme et digne. On a eu la"chance" de pouvoir nous exprimer. Je ne savais pas si j’allais y arriver mais j’ai su vider mon sac, c’est passé et je sais que cela a touché des gens dans la salle.
Les paroles, ce sont les seules choses qui nous restent, aujourd’hui. Lui, même s’il lui restera des séquelles, il va refaire sa vie, peut-être même se marier… quand mon mari et moi avons pris la perpétuité. On ne peut pas passer au-dessus de ce drame. Avec le frère et les sœurs de Cheyenne, nous sommes dans une parenthèse…"