Selon Pascal Douillez (CGSP Wapi) : L'Imstam devrait devenir un fleuron !
L’intercommunale de soins est dans la tourmente. Une commune sur trois veut la quitter. Pascal Douliez démonte leurs arguments et passe à la contre-offensive: commencez par nommer des administrateurs compétents !
Publié le 26-11-2022 à 06h00
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"Certains mettent en doute l’utilité de l’Imstam et choisissent de s’en retirer. Moi, je prétends qu’elle devrait, de par son objet social et en particulier dans les temps que nous vivons, devenir un fle uron de Wallonie picarde". On connaît le sens de la formule de Pascal Douliez, au même titre que son opiniâtreté à défendre les causes qui lui sont chères. Titillé par le commentaire que nous consacrions (nos éditions de samedi dernier) à la tempête que traverse l’intercommunale Santé de Wapi, le secrétaire régional de la CGSP Wapi entend répondre par des chiffres et des faits aux responsables des cinq communes (*) qui ont décidé, lors d’une AG extraordinaire, de se désaffilier.
Le coût-vérité de l’affiliation
Chaque commune paie une cotisation qui s’élève à 2,24 euros et certaines prétendent en quelque sorte "ne pas en avoir pour leur argent". Une affirmation qui fait bondir Pascal Douliez: " Il faut savoir que les communes ont droit à des dotations, plus précisément, elles peuvent bénéficier d’un droit de tirage sur le Fonds spécial de l’aide sociale (FSAS). Plus elles recourent aux services d’infirmières Imstam, plus elles peuvent bénéficier de ce fonds. Par exemple, Frasnes mobilise 3 infirmières ETP (Équivalents Temps Plein), ce qui permet à son CPAS de recevoir un montant de 24 000 €. Sachant que cette entité paie 26 000 € de cotisation à l’Imstam, en réalité le coût-vérité – pour reprendre un terme à la mode dans d’autres secteurs – s’élève à moins de 2000€, soit 15 centimes par habitant. Alors que l’on ne vienne pas me parler de raisons financières.
Évidemment, lorsque Brugelette prétend que cela revient à jeter 8 000 € par la fenêtre, c’est vrai puisque les responsables de cette commune ne font jamais appel aux services, par exemple des infirmières à domicile. Autre exemple d’aberration: Brunehaut n’a jamais fait valoir son droit de tirage sur le FSE pour le 0,5ETP qui lui est dévolu ! En résumé, l’Imstam, plus on s’en sert, moins on paie ! "
30 ans et alors ? !
Si des récriminations s’étaient déjà fait jour précédemment, l’élément déclencheur de la crise actuelle tient à cette durée d’affiliation de 30 ans qui est demandée (imposée) aux communes. "Pourquoi cela pose-t-il problème avec l’Imstam et aucun pour Ipalle ou Ideta ?", s’interroge le responsable de la Centrale CGSP qui, outre le besoin de perspectives, explique cette (très) longue durée en faisant référence à un autre secteur d’activité de l’intercommunale: la médecine scolaire. "Chaque commune qui adhère à l’Imstam a, en outre, accès au PSE, entendez à un programme de Promotion de la Santé à l’École (l’ancienne inspection médicale scolaire), gratuitement pour tous les élèves de son territoire. Et pour prodiguer ce PSE, il faut bénéficier d’un agrément de l’ONE lequel doit être reconduit en 2024. D’où le besoin d’y voir clair".
En quelque sorte, le besoin de se compter.
Administrateurs pas à la hauteur
Si la raison de ce bail de 30 ans est établie, si l’argument du coût d’affiliation ne tient pas la route, qu’est-ce qui explique alors cette fronde d’une commune affiliée sur trois ? " Deux raisons: les petits jeux politiques locaux et la méconnaissance politique ! Je ne citerai pas de nom, ils se reconnaîtront (!), mais dans certains cas, le bourgmestre se laisse mener par le bout du nez, tandis que dans d’autres cela relève bêtement de rivalités entre le président du CPAS et les responsables communaux. Cela ne vole pas plus haut.
Quant à l’ignorance de certains, je mets ma main au feu que bien des administrateurs de l’Imstam seraient incapables de citer les différents domaines d’intervention de l’intercommunale ! Que les communes arrêtent d’envoyer des gens qui n’ont pas le profil ! "
(*) Brugelette, Brunehaut, Frasnes, Leuze et Rumes