Réouverture retardée mais 40e année entamée en fanfare à la patinoire de Tournai (vidéo)
Samedi, la Patinoire de Tournai a entamé, avec quelques semaines de retard, sa quarantième année d’ouverture.
Publié le 26-11-2022 à 18h38 - Mis à jour le 26-11-2022 à 18h39
Lorsqu’Éric Leman a imaginé, conçu et ouvert "sa" patinoire en bordure de l’Escaut, à Tournai, on lui donnait deux ou trois ans avant de plier les gaules.
Quarante ans après, il est toujours là. Et sa patinoire aussi, d’ailleurs.
Des générations de Tournaisiens y sont passées, y ont chaussé leurs patins, ont tâté la température de la glace avec leurs genoux, leurs mains ou leurs postérieurs. "C’est une fierté d’avoir offert de la joie et de l’amusement à tous ces jeunes ", se remémore le fondateur de la patinoire.
Pas encore de repreneur
Chaque réouverture, c’est la même rengaine. Les cris et les effusions de joie résonnent dans la patinoire, sous le regard bienveillant du "taulier". La patinoire de Tournai, c’est de l’amusement pur et simple. Rien d’autre, "même si les clubs viennent encore s’y entraîner. Dans les années 80, on a même accueilli un couple de patineurs qui révisait ses gammes chez nous, avant l’ouverture. Ils ont fini médaillés olympiques ", se souvient Éric Leman.

De l’amusement… à retardement ? Le patron de la patinoire n’a pas ouvert début novembre, comme c’est souvent le cas, en raison de la température bien trop élevée pour la saison. "Il faut refroidir la piste jusqu’à moins dix degrés et compter environ une huitaine de jours pour obtenir une couverture de qualité. Mais ce délai peut aussi varier en fonction de la température extérieure ", précisait d’ailleurs Éric Leman fin octobre. On comprend sa décision de postposer la reprise. Une décision motivée aussi par le prix exorbitant des factures énergétiques qu’on lui réclame: 13 000 euros le mois contre 4 500 il y a quelques semaines. "Mon ancien fournisseur, lui, me réclamait 100 000 euros de caution pour trois mois d’ouverture. Finalement, j’ai installé un groupe électrogène. "

L’art de la débrouille. Sans doute un secret à la longévité de l’établissement, que de nombreux locaux ont fréquenté.
Est-ce la dernière saison d’Éric Leman à la tête de la plus petite patinoire de Belgique (en superficie) ? "Voilà déjà plusieurs années que je cherche un repreneur. Si aucune offre satisfaisante ne me revient, je continuerai encore un an ou deux. Il y a du potentiel ici, avec la possibilité de faire une terrasse devant l’Escaut et une brasserie à l’intérieur. Mais ce n’est pas moi qui m’y collerais." À 71 ans, Éric Leman aspire à couler des jours heureux, après avoir tant donné pour les autres…