VIDEO | L’opération de démontage de la grue tombée sur le CHwapi a débuté
ÉdAElle était restée sur place, en l’état, depuis son effondrement sur l’un des nouveaux bâtiments du CHwapi, le 18 février dernier, en pleine tempête Eunice. Les images de cette grue jaune qui repose sur le toit du bâtiment du centre hospitalier ne seront bientôt plus qu’un souvenir.
Publié le 27-06-2022 à 17h54 - Mis à jour le 27-06-2022 à 18h13

Elle était restée sur place, en l’état, depuis son effondrement sur l’un des nouveaux bâtiments du CHwapi, le 18 février dernier, en pleine tempête Eunice. Les images de cette grue jaune qui repose sur le toit du bâtiment du centre hospitalier ne seront bientôt plus qu’un souvenir.
Son démontage a débuté ce lundi matin; d’abord par les éléments de la grue qui sont tombés dans la zone côté chantier. "Ce sont les éléments qui se sont retrouvés au sol ainsi que le socle et le pied de la grue, précise Didier Lefevre, directeur de l’infrastructure et de la logistique du CHwapi. Cette phase du démontage devrait être terminée ce mardi."
Un démontage pièce par pièce

La seconde phase sera bien plus délicate et concernera le démontage et le retrait des pièces couchées sur le bâtiment sinistré. "Cette manœuvre débutera le 18 juillet pour une durée de 8 à 10 jours, ajoute Yannick Dumazy, ingénieur de projets au CHwapi. Nous avons programmé cette intervention durant la période des congés du bâtiment pour limiter au maximum l’impact sur le chantier et pour des raisons de sécurité."
C’est la société Dufour qui est aux manettes de l’opération. La grue sera démontée pièce par pièce. "Il aurait été impossible de soulever tout en une seule fois car la grue pèse plus de 60 tonnes, relève Hugues Vanhollebeke, responsable de chantier chez Dufour. Fort heureusement, la grue ne s’est pas écrasée et encastrée dans le bâtiment. Pour éviter de le déstabiliser, nous allons attaquer le démantèlement à partir de l’extrémité de la grue, soit la pointe de la flèche du côté du boulevard. Les éléments de la grue présents sur la toiture seront découpés en différentes parties et ensuite évacués par les grues. Nous devons aussi retirer les 8 blocs de béton qui servaient de contrepoids et qui pèsent chacun 3 tonnes!"
Avec des inconnues

Pour l’intervention, plusieurs grues télescopiques seront déployées sur le site ainsi qu’une grue à tour, notamment pour guider et veiller à la sécurité de la dizaine d’intervenants. "Ce n’est pas une intervention courante, et c’est une situation assez inédite… mais qui reste en soi une opération de levage comme nous pratiquons habituellement. Au niveau de la structure et de la stabilité du bâtiment, les données sont rassurantes, même s’il reste encore quelques inconnues."
La grue reste entre les mains de la justice

Une fois démontés, les éléments de la grue prennent la direction d’un terrain situé à Marquain où ils resteront entreposés. "Après l’accident, la grue avait été placée sous scellés et saisie par la justice, rappelle Didier Lefevre. Nous ne pouvions y toucher. Finalement après quatre mois, et des visites des experts, l’auditorat du travail nous a donné l’autorisation de pouvoir enlever la grue. Mais, en contrepartie, nous devons remettre tous les éléments de la grue aux mains de la justice afin que des analyses puissent être réalisées pour établir les causes et les circonstances de l’effondrement de la grue." L’enquête est en cours, et les responsabilités n’ont pas encore pu être déterminées.
Et le bâtiment sinistré?

Tout comme l’étendue des dégâts qui reste la grande inconnue. C’est uniquement lorsque tout le démontage sera terminé que les dégâts au sein du bâtiment pourront être chiffrés. Le bâtiment sinistré devra-t-il être démoli? Ou les dégâts se sont-ils limités aux deux étages sur lesquels s’est écroulée la grue? "Par sécurité, et en raison et des 50 tonnes de charge sur le bâtiment, personne n’a pu pénétrer dans le bâtiment. Il est donc encore trop tôt pour évaluer les dégâts. Les 4eet 5eétages devront vraisemblablement être démontés et reconstruits… Pour les autres étages, on ne sait pas encore, même si on s’attend à des dégâts au niveau des installations techniques, ou par exemple de l’ascenseur."
Du retard et des coûts en augmentation

Le directeur des infrastructures et de la logistique ne s’en cache pas: la chute de la grue a eu un impact sur le planning du chantier. La fin des travaux était annoncée pour fin 2024. "Nous sommes sur un retard estimé de 3 à 6 mois, mais les entreprises vont faire le maximum pour essayer de le diminuer et ainsi rester dans les temps."
Tout comme les autres chantiers, le CHwapi doit aussi subir l’inflation et faire face à des coûts en augmentation, sans en préciser davantage l’impact sur le budget initial…