On y va, avec Colette Nys-Mazure!
L’écrivaine publie un récit nourri de ses itinéraires dans la région tournaisienne, mais aussi au cœur d’une ville, d’un musée, d’un voyage.
Publié le 23-05-2022 à 06h00
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Chemins de terre, chemins de fer et d’aventure: toutes les routes font de l’œil à Colette Nys-Mazure. En solitaire ou en compagnie, elle aime la marche depuis l’enfance. Elle se souvient du pont à franchir pour se rendre à l’école, des trains qui l’emmenaient vers la ville universitaire, des kilomètres effectués en arpentant une cité, en battant la campagne, en visitant des contrées, des sites choisis.
Une traversée en images
"Marcher à pied, lentement, et pas après pas au contraire des divers véhicules, crée de l’attention à ce qui est, tout simplement parce qu’on y est immédiatement confronté, sans coquille", note le préfacier Alexis Jenni. Cette réflexion, l’auteure de "Célébration du quotidien" (réédité en ce mois de mai dans la collection belge Espaces Nord) la décline dans toutes les énergies de son parcours. Elle est également la source du regard que pose la marcheuse en suivant "des sentiers d’intime profondeur". Ceux-ci l’habitent et l’animent, comme le fait l’écriture, avec une passion sereine et résolue.
"Marcher commence derrière la maison", écrit Colette Nys-Mazure. En période de confinement, c’est la résolution qu’elle a prise et suivie. Toutes les venelles, sentes et voies de son village et des environs, elle les a arpentées, s’engageant souvent plus loin avec confiance. La surprise des rencontres la ravit. "Un tango puissant emplit l’espace. D’où surgit-il?" Plus loin, la floraison s’annonce, une haie laisse deviner la prairie et ses pâquerettes, et voilà "les surprises de faisans, de lièvres, d’enfants en trottinette". En ville, "chaque forme de marche me livre des pans de réalité, d’actualité". La nature se taille une part enviable des attentions qu’accorde la randonneuse à l’environnement qui sollicite tous les sens. C’est une existence d’apprentissages, de compagnonnage et de transmission qui se révèle dans un essai brillamment tracé à l’encre du savoir et à celle du partage. En quatorze étapes, l’écrivaine témoigne de sa présence au monde, entre terre ferme et soleil baladin. Les nuages font partie du parcours, comme la brume et l’orage. Raison de plus pour se laisser traverser par les détresses et brisures de la planète: le bleu n’est pas toujours de mise. Il s’agit de l’arracher à la nuit, de rebondir entre ombres et couleurs. D’ouvrir le grand sac de voyage, chargé d’émotions et de promesses. De convoquer des poètes, cinéastes, peintre, musiciens et le Christ, "ce conteur en marche".
En fin de volume, des "chemins partagés" s’offrent aux lecteurs: ceux des journalistes Christophe Henning et Michel Cool, ceux de la spécialiste en littérature française, Anne Prouteau. Ces trois amis de Colette Nys-Mazure ont été les premiers à découvrir le récit. Ils livrent les réflexions que cette lecture leur a suggérées.
«Par des sentiers d’intime profondeur», Colette Nys-Mazure, éd. Salvator, collection Chemins d’étoiles, 18,50€