Les jours de foire, à Tournai, il faut se garer ailleurs et oublier ses bonnes habitudes
Ignoré pendant un quart de siècle, le parking de l’esplanade de l’Europe est aujourd’hui bien occupé, avec un taux d’occupation proche de 100 %. En temps de foire, cependant, les automobilistes qui l’ont adopté doivent trouver une alternative. Mais pas de quoi spéculer sur le retour de la foire dans l’intra-muros… Participez (en bas de l’article) à notre débat du jour : « La foire aux attractions de Tournai doit-elle revenir en centre-ville ? »
Publié le 20-05-2022 à 11h28 - Mis à jour le 20-05-2022 à 13h35
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La foire aux attractions du mois de mai avait dû être annulée deux fois, en 2020 puis en 2021, en raison de la crise sanitaire. La voici de retour, dès ce vendredi à Tournai, sur l’esplanade de l’Europe.
Plus de trente ans (c’était en 1990) après son déménagement du centre-ville tournaisien (sur la Grand-Place et la place Reine Astrid notamment) vers l’ancienne plaine des Manœuvres, le débat sur le retour (ou pas) du champ de foire dans l’intramuros refait surface. En cause, le succès grandissant du parking dit de dissuasion, de plus en plus utilisé pendant la semaine, essentiellement par des personnes qui travaillent en ville.
Sa rénovation en 2020 n’est pas étrangère au taux d’occupation qui frôle parfois les 100%. L’utilisation de la scancar en ville pour contrôler le stationnement des zones bleues a aussi contribué à son succès croissant.
Quand le parking de dissuasion monte en puissance…
Un quart de siècle que la ville essaie de convaincre les automobilistes d’utiliser ce parking. Sans succès jusqu’à ce que, depuis quelques mois, de plus en plus d’automobilistes l’adoptent. Mais patatras: ceux-ci doivent trouver des solutions alternatives à l’occasion des foires de mai et septembre. En l’occurrence, utiliser le parking du hall des sports (déjà fort utilisé), se garer ailleurs en périphérie, ou retourner se garer en ville.
Jean-François Letulle, l’échevin de la mobilité, regrette cette situation. Lui qui s’est beaucoup démené pour renforcer l’attractivité du parking. "La traversée cyclo piétonne du boulevard Bara, entre l’Esplanade et la rue Jean Noté, dont on parle depuis tant d’années et qui supprimera un point noir, sera bientôt réalisée. C’est une question de deux ou trois semaines, fin juin au plus tard". Les parkings de délestage, dont celui de la plaine des manœuvres, seront aussi mieux indiqués à l’avenir.

Jean-François Letulle doit bien reconnaître que la politique de mobilité mise en place en ville devra encore, pendant un certain temps, se heurter à l’obstacle des attractions foraines plusieurs semaines par an. "On ne peut pas envisager le déplacement de la foire sans proposer aux forains un autre emplacement d’aussi grande qualité. C’est là que le bât blesse".
La modification de la convention liant la ville de Tournai et Cityparking, pour rendre la formule "abonnement" proposée aux travailleurs du centre-ville plus flexible, peut permettre à ceux qui le souhaitent d’opter ponctuellement pour une formule mensuelle (à 17€). "On colle ainsi mieux à la réalité du travail de certains, et ici en l’occurrence à la réalité du terrain", explique l’échevin. Qui indique par ailleurs que des tôles épaisses ont été placées du côté de la rue des Bergers, pour permettre aux habitants de cette voirie de la quitter sans devoir effectuer un demi-tour à cause de la foire, et rejoindre dans de bonnes conditions l’avenue des Frères Rimbaut. "J’ai demandé de pouvoir expérimenter cette solution" .
Le statu quo s’impose
La situation actuelle devrait rester figée, au moins durant la mandature actuelle. Paul-Olivier Delannois, le bourgmestre, avait déjà été très clair lors de l’annonce de l’inauguration de l’esplanade rénovée en 2020. "Aujourd’hui, quand je discute avec des commerçants, ils me disent que ce dont ils ont surtout besoin c’est de soleil. Quand il y a du soleil, les terrasses sont pleines. Je le dis, et je le dis pour toute la législature: je ne pense pas que ce soit une bonne chose de revenir là-dessus. On a promis aux forains un endroit agréable, et c’est le cas là où ils sont".
Vincent Braeckelaere, échevin ayant la foire dans ses attributions, ne voit pas comment on pourrait revenir à la situation antérieure. "Le contexte a changé, les attractions sont devenues plus imposantes, plus lourdes, plus puissantes… Il n’existe pas en ville d’équipement électrique suffisamment puissant. La stabilité du sol est très relative en divers endroits. Les services techniques de la ville sont catégoriques: ce n’est pas possible. Et puis, ça signifierait aussi moins de places pour les terrasses de l’horeca, une mobilité compliquée en ville, etc. Bref, beaucoup de paramètres imposent le statu quo".
N’en déplaise au président wallon de l’Union des industriels forains belges, Anthony Mastrovalerio, qui défend l’idée du retour de la foire dans l’intra-muros depuis plusieurs années, notamment en raison d’une diminution du nombre de représentants de la profession sur l’Esplanade de l’Europe.