Tournai gangrenée par la drogue : il est essentiel d'y mettre fin !
L’avocat général Henri Renard n’a pas fait dans la demi-mesure. Rarement les choses ont été dites aussi nettement..
Publié le 16-03-2022 à 16h00
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Le ministère public a requis des peines de 10, 6 et 4 ans de prison ferme, mardi, devant la cour d'appel du Hainaut, contre trois Français condamnés en première instance dans le cadre d'un trafic de drogues dures entre la France et la Belgique.
En première instance à Tournai, les trois citoyens de Tourcoing avaient été condamnés respectivement à 7 ans, 37 mois et 4 ans de prison. Pour le ministère public, ce n'est pas suffisant. « Tournai est une ville gangrenée par ce fléau qu'est la drogue depuis plusieurs années. La ville est envahie par des vendeurs de drogues qui profitent de la dépendance des toxicomanes locaux. Le tribunal les condamne à tour de bras, mais cela continue. Il est essentiel de mettre fin à ce type de comportement », a déclaré l'avocat général Henri Renard dans son réquisitoire.
1500 à 2000 euros par jour!
Le 23 juillet 2021, c'est la bande « des yeux bleus » qui était démantelée à la suite d'une plainte déposée par un Tournaisien dont l'appartement était squatté par deux dealers du nord de la France, livrés deux à trois fois par jour en cocaïne et héroïne. Leur chiffre d'affaires était de 1 500 à 2 000 € par jour.
Pour le tribunal correctionnel, I. K. (42 ans), condamné une quarantaine de fois en France (!) et à 7 ans de prison ici en première instance, est le dirigeant de ce réseau. Le ministère public estime la même chose et réclame trois ans de plus, car « il avait autorité sur le groupe ».
La défense estime toutefois qu'il y a erreur sur la personne. Ce serait un autre homme, également surnommé « Medhi Kader » qui serait le véritable patron de cette association. Me Discepoli a plaidé l'acquittement d'I.K.
Me Brotcorne, avocat de la compagne d'I.K. et par ailleurs conseiller communal (Ensemble, opposition) à Tournai, est bien conscient du mal qui ronge sa ville et de la nécessité de mettre fin à ce fléau. Il a cependant plaidé l'acquittement de sa cliente « qui ne savait pas ce qu'elle transportait, car elle était sous la coupe de son compagnon ».
Le troisième individu a demandé un sursis probatoire.