Le collège Notre-Dame de Tournai derrière Svetlana et le peuple ukrainien

Lana, comme l’appellent ses ami(e)s, a 19 ans et est Ukrainienne. Elle est arrivée en Belgique il y a quelques années avec sa maman, son beau-père et ses trois grands frères. Scolarisée d’abord à l’école du Château, elle est aujourd’hui en cinquième année du secondaire.

Après deux années marquées par la pandémie de Covid, au moment où elle rêvait de vivre des moments plus légers comme tous les jeunes gens de son âge, Vladimir Poutine a envoyé son armée dans son pays d’origine.

«Des quartiers devenus méconaissables»

Les nouvelles provenant de la ville d'origine de Lana sont très mauvaises. Tchernihiv, cité de quelque 300 000 habitants située à 150 kilomètres au nord-est de Kiev, à moins de cent kilomètres des frontières biérorusse et russe, est encerclée et subit de nombreux bombardements. "Les soldats ukrainiens et la population locale protégent la ville avec beaucoup de courage. Mais la situation est épouvantable. La maison de mes grands-parents a été détruite par des tirs de tanks, ils ne sortent de leur abri que pour aller chercher de la nourriture voire des médicaments. Car les bombardements ne font pas la distinction entre les cibles militaires, les habitations et les tous les lieux publics. Des voisins nous envoient des photos de la ville: c'est catastrophique. Les rues sont détruites, les quartiers que je connais pourtant bien sont méconnaissables".

Les grands-parents de Svetlana hésitent à fuir leur pays comme des centaines de milliers de citoyens ukrainiens le font actuellement. Parce que c'est extrêmement dangereux. "Un minibus qui quittait la ville a été attaqué et trois occupants ont été tués dont une amie de ma mère".

«Une solidarité très concrète»

La famille de Svetlana a mis à profit les vacances de carnaval pour venir en aide à son pays d'origine. "Nous avons déposé des dons à deux reprises à l'ambassade d'Ukraine à Bruxelles, grâce au soutien d'amis, de collègues de travail de mes parents. Je suis très touchée de voir que mon école se mobilise aussi pour aider la population de l'Ukraine: au-delà des mots, il y a une solidarité très concrète et ça me fait chaud au cœur".

L’action du collège est ciblée sur la récolte de matériel médical et paramédical: compresses et bandages, désinfectants, pansements stériles, seringues et stylos à insuline, matériel de perfusion, médicaments pédiatriques (anti-fièvre et antidouleur, antibiotiques, médicaments contre la diarrhée, etc.), produits d’hygiène pour enfants (langes, crèmes protectrices pour le siège, lait en poudre et biberons, etc.)

L’antenne Solidarité mobilisée

Les élèves et leurs parents peuvent effectuer les dépôts à l'accueil de l'école, ou verser de l'argent. "Nous n'enverrons pas d'argent en Ukraine, nous utiliserons l'argent récolté pour acheter du matériel médical", témoigne le directeur, Axel Bonnet. "Nous ne pouvions pas rester les bras croisés. La solidarité a toujours été une des valeurs essentielles du collège et elle a toute sa raison d'être dans ce contexte. Ceux qui le souhaitent, qui n'ont pas d'enfant au collège, peuvent aussi effectuer des dons à l'accueil de l'école". L'antenne Solidarité du collège a déjà commandé pour 500 euros de produits médicaux, indique par ailleurs Jean-Pierre Corongiu.

Ce mouvement de solidarité met un peu de baume au cœur de la famille de Svetlana qui redoute le pire en Ukraine. "J'ai l'impression que tout peu basculer à tout moment, chaque jour on redoute d'apprendre une mauvaise nouvelle au sujet d'un proche".