Chute d’une grue au CHwapi: "La structure métallique du bâtiment a permis d’éviter une catastrophe" (photos-vidéos)
Deux semaines après l’effondrement de la grue sur l’un des nouveaux bâtiments du CHwapi, les responsables de l’hôpital ont fait un point sur la situation avec les bonnes et mauvaises nouvelles…
Publié le 09-03-2022 à 20h29
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/CT322W2QSFGZTBRZFBFPY57YNY.jpg)
Les stigmates de la tempête Eunice restent bien visibles sur le site du centre hospitalier de Wallonie picarde avec l’image de cette grue jaune effondrée sur le bâtiment flambant neuf de 35 millions d’euros qui était occupé depuis quelques mois par la crèche de l’hôpital, plusieurs services de gériatrie et un hôpital de jour. Une image que l’on devrait encore voir ces prochains mois en raison d’une longue enquête et de nombreuses expertises qui devront être réalisées pour établir les responsabilités de cet accident de grue.
"Nous n'avons encore aucune information concernant les responsabilités, précise d'emblée Didier Delval, directeur général du CHwapi. L'enquête est en cours. L'Auditorat du travail a sollicité une expertise, et de notre côté, en tant que partie préjudiciée, nous allons introduire en fin de semaine une action en référé devant la justice pour désigner le plus rapidement possible un expert afin de pouvoir relever les éléments et tenter d'expliquer ce qu'il s'est passé."
L’étendue des dégâts encore indéterminée
Depuis le 18 février, des ingénieurs et autres experts de tous bords se penchent sur les conséquences de la chute de la grue sur la stabilité du bâtiment, sur la manière d'évacuer l'engin sinistré et de procéder aux réparations. Le bâtiment endommagé devra-t-il être complètement démoli? "Il est encore trop tôt pour savoir si la structure entière du bâtiment a été impactée parce que nous n'avons plus eu accès au bâtiment depuis le jour de l'accident, ajoute Didier Lefevre, directeur infrastructures et logistique. Ce n'est seulement au moment où l'on pourra à nouveau rentrer dans le bâtiment qu'on aura la possibilité de constater l'étendue des dégâts et de démonter, notamment, une partie du parachèvement pour voir si les éléments de la structure du bâtiment ont été endommagés ou pas."
«Si on soulève la grue, tout le bâtiment se soulève aussi»
Après le travail des experts et de la justice, le défi technique sera de retirer la grue n°1 qui n'a pas résisté aux vents violents et qui est véritablement sertie dans le bâtiment. "L'une de partie, située en façade côté boulevard Lalaing représente une charge de 30 tonnes, tandis que l'autre tombée sur le centre du bâtiment a eu une charge de 20 tonnes. Elles sont stables, et reliées entre elles par un autre morceau de grue. Dans sa chute, la grue s'est véritablement enchevêtrée dans la structure métallique du bâtiment construit à partir d'une centaine de modules préfabriqués. Ainsi, si on essaie de soulever les éléments de la grue, tout le bâtiment se soulève aussi… Il faut donc étudier d'autres possibilités d'un démontage de l'engin sur place, avec énormément de précautions, par étapes, et peut-être via les airs, pour ne pas déstabiliser le bloc."
«Un bâtiment en béton n’aurait pas résisté à un tel choc»
C'est sans doute grâce à cette structure métallique via le choix d'un bâtiment modulaire que le pire a été évité, et qu'à part le grutier, aucune autre victime n'est à déplorer. "Elle nous a permis d'éviter une terrible catastrophe, reconnaît Didier Delval. Un bâtiment en béton n'aurait pas résisté à un tel choc! La grue aurait transpercé tout le bâtiment… Ici la structure métallique et les éléments en fer, plus flexibles, ont permis d'amortir et d'absorber le choc…" Aucune date n'est encore déterminée pour cette opération délicate. Les responsables de l'hôpital l'espèrent pour l'été, en fonction de l'évolution de l'enquête et du travail des experts et des assurances.
Avec la moitié des lits «gériatrie»
Après cet accident, le CHwapi a aussi dû réorganiser ses unités de soins. Le bâtiment sinistré accueillait en effet des services de gériatrie et d'hôpital de jour. "Tous les patients avaient pu être évacués rapidement et transférés soit dans un autre service du CHwapi soit dans un autre hôpital, rappelle Didier Delval. Pour l'hôpital de jour, les patients sont désormais dispatchés dans les unités de jour de nos autres sites ou dans d'autres services. Nous avons aussi pu remettre en place un service de gériatrie sur le site de Notre-Dame, mais uniquement pour la moitié des 96 lits que nous disposions sur le site de l'Union. En effet, il ne nous était plus possible de réorganiser un tel service sur le site de l'IMC pour des raisons de sécurité et parce qu'il s'agit de bâtiments vétustes, en cours de désaffectation."