Des robots pédagogiques programmés par les écoliers des Co’Kain (vidéo)
Avec la complicité des robots Ozobot et Thymio, les enfants de l’école d’enseignement spécialisé les Co’Kain proposent de découvrir de manière originale le parc Pairi Daiza. Une démarche qui implique l’apprentissage du b.a.-ba de la programmation permettant de développer une foule de facultés pédagogiques insoupçonnées.
Publié le 02-02-2022 à 07h01
Ozobot et Thymio sont des robots pédagogiques déjà utilisés depuis plusieurs années déjà, que ce soit comme jouets à titre individuel ou dans l’enseignement.
Le premier exige une programmation au moyen de lignes colorées tracées sur une surface plane, dont la combinaison permet de déterminer le comportement du robot (sa vitesse, sa direction…) alors que le second intègre déjà différents programmes représentés par des leds lumineuses et colorées permettant d’ordonner six comportements différents au robot.

Dans le cas qui nous intéresse, c’est le code "mauve" (obéissant) qui a été retenu et qui permet de diriger l’appareil ressemblant à un mini-véhicule lunaire au moyen d’une télécommande.
Découvrir Pairi Daiza sur des plans géants avant d’y aller «en vrai»
Ces deux sympathiques engins sont expérimentés au sein de l’école depuis septembre 2019.
Mais avec ce projet présenté dans le cadre du prochain prix de la Reine Paola pour l’enseignement - récompensant la créativité et l’innovation pédagogique - les enfants, encadrés par l’équipe éducative bien entendu, ont franchi une étape supplémentaire.
Laquelle consiste à partir à la découverte de Pairi Daiza en faisant parcourir aux robots prénommés un plan du parc animalier reproduit en grand format (1,20 m/1,40 m). Cette démarche s’inscrit dans la perspective de visiter le zoo, "pour de vrai cette fois" lors d’une prochaine excursion scolaire.
S’adapter aux difficultés et les surmonter
"Les enfants ont fait preuve d'imagination et de créativité pour rendre les plans interactifs: création de parcours relatifs aux 2 robots, ajouts d'animaux en 3 D, de photos, de décors… Ils ont également customisé les robots, explique Pascale Op de Beeck, logopède au sein de l'école les Co'Kain. Dans un premier temps, les enfants doivent résoudre des énigmes dont la solution est la découverte d'un animal. La réalisation de celles-ci respecte le principe de différenciation pédagogique. En effet, elles doivent pouvoir correspondre aux niveaux d'abstraction qui diffèrent pour chaque enfant: les dysphasiques pour lesquels un maximum d'indiçages visuels sera requis, ceux qui ont des troubles d'apprentissages (dyslexie…) pour lesquels l'énergie cognitive mise en jeu pour accéder à l'écrit doit avoir du sens, les enfants présentant une déficience mentale légère à modérée pour lesquels différents canaux d'entrée des stimuli doivent être envisagés.

Ces énigmes consistent par exemple, à retrouver un animal via une photographie n’en montrant qu’une partie, ou via un QR code avec la description orale de l’animal, ou encore le nom écrit de l’animal (renforcé par les gestes de la méthode syllabique Borel Maisonny ou les couleurs de la méthode Aloé, méthode de lecture syllabique, multimodale et inclusive)…
Cette 1ère étape sollicite largement les compétences comme la lecture, la compréhension orale, la mémorisation et l’enrichissement d’un nouveau lexique, l’éveil scientifique…
Dans un second temps, les enfants sont invités à programmer les robots afin que ceux-ci se rendent à l’emplacement correct de l’animal sur le plan.

Avant d'évoluer sur les plans en grand format, les enfants développent leurs compétences sur des fiches de complexité croissante.
Nous espérons grâce à la diversité des approches, développer simultanément la curiosité, la créativité, la rigueur, l'esprit critique, l'habileté manuelle, la mémorisation et la collaboration chez nos élèves."
Sans oublier le fait que, leur apprendre les bases de la programmation leur ouvre l’esprit vers un vaste panel de connaissances permettant d’asseoir davantage leur autonomie dans la vie de tous les jours.