Festival Ramdam à Tournai : une "leçon de cinéma" par la cinéaste Coline Serreau
"Leçon", tout est relatif. Dans la salle obscure, un échange convivial avec quelques privilégiés se crée autour de sa carrière et de ses engagements.
Publié le 26-01-2022 à 06h00
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"Quand dormez-vous?", interroge à haute voix une personne du public. Au vu des disciplines artistiques pratiquées par Coline Serreau, la question est légitime.
"Entre deux stations de métro (rires)", répond-elle. Réalisatrice, scénariste, actrice, comédienne, musicienne, cheffe de chœur, trapéziste,… Elle n'a sûrement pas de quoi s'ennuyer. "Je pense que les humains doivent être très diversifiés dans leurs aptitudes et leurs possibilités de s'accomplir".
Le cinéma est dur et heureux
Dès l'enfance, la petite Coline est baignée dans un milieu où les réflexions sur l'alimentation, l'écologie, l'égalité homme/femme sont présentes. "J'ai toujours eu envie de montrer les désordres de la société, mais aussi comment les réparer". Les films La Crise, Chaos, Solutions locales pour un désordre global, Pourquoi pas, Saint Jacques… la Mecque,… trouvent racine dans l'éducation de cette réalisatrice engagée. "Le cinéma est dur et heureux. Chaque minute compte dans un tournage. Je répète beaucoup avec les acteurs. Muriel Robin est sûrement l'actrice avec laquelle j'ai pris le plus de bonheur à travailler. Je n'ai pas l'habitude de dire que c'était mieux avant, mais certaines choses ont changé. Par exemple, il n'y avait pas de retour caméra comme maintenant. Il fallait tout imaginer et ne pas se tromper sur les raccords. C'était un danger, mais il y avait de la rigueur". Elle poursuit, toujours sur le cinéma: "Le secteur fait face à une grosse tempête avec la pandémie. La diffusion des films est retardée. Les salles sont vides".
La chaleur des Belges
Également douée au théâtre, Coline Serreau joue longtemps le personnage de Groucha dans la pièce Le Cercle de craie caucasien.
"On l'a beaucoup présenté à Tournai. Les liens sont assez forts avec la Belgique. On se rendait compte que plus on allait vers le nord, plus c'était chaleureux".