La maison louée à Gaurain-Ramecroix a été récupérée par ses propriétaires à l’état de ruine
Les propriétaires bien sûr, mais aussi les voisins, l’huissier, la police et les déménageurs ont été choqués par l’état dans lequel des locataires ont laissé une habitation de Gaurain-Ramecroix.
Publié le 24-01-2022 à 20h00
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Vendredi matin, Sébastien Leroy s'attendait à récupérer une maison telle qu'elle peut être lorsqu'elle a été mal entretenue pendant plusieurs années. "J'avais beau craindre le pire, je n'ai jamais imaginé un désastre pareil", nous dit-il en montrant les photos prises lors de l'évacuation des déchets laissés dans toutes les pièces de l'habitation de la Grand-route, à Gaurain-Ramecroix, après le départ des locataires.
Les clichés sont à peine croyables. C'est comme si un camion d'immondices était passé par là et avait vidé dans chaque pièce l'entièreté de sa benne à ordures ménagères. Et encore: dans ce cas, il n'y aurait pas eu cette odeur épouvantable. "Une odeur si forte qu'on redoutait de retrouver un cadavre sous les déchets. Et à mesure qu'on évacuait tout à l'aide d'une pelleteuse, l'odeur devenait de plus en plus forte et des rats sortaient de partout".
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Sébastien et son épouse ont retrouvé dans un état épouvantable toutes les pièces de leur maison: les chambres, la salle de bains, la cuisine, le salon, etc. "Des meubles cassés, un plafond démoli à cause d'une infiltration d'eau causée par l'enlèvement de tuiles, des châssis abîmés, des couches de crasses accumulées sur le carrelage, des tapisseries arrachées, des vêtements sales, des cannettes par terre, des sacs-poubelle éventrés… Et parmi tout ça, il y avait des blattes et des asticots, c'était répugnant", témoigne Sébastien Leroy.
"On ne comprend pas comment une famille pouvait vivre là avec deux enfants en bas âge. Et on se dit que les déménageurs ont eu beaucoup de courage pour tout évacuer, dans cinq containers en tout. Quand ils ont eu terminé leur travail à la fin de la journée, quand la maison a été totalement vidée, on a pu se rendre compte de l'ampleur des dégâts: il ne reste plus que les murs et la toiture de notre maison, il faut tout refaire".
La maison louée depuis 2012
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L’équipe de déménageurs était accompagnée vendredi d’un huissier chargé de faire respecter une expulsion décidée par un juge de Paix. Il y avait aussi un agent de police (parce qu’un serrurier devait ouvrir la porte en l’absence des locataires), et un représentant de la ville de Tournai qui a la charge d’évacuer les déchets déposés sur la voie publique.
C'était l'aboutissement d'un combat livré pendant de longs mois par les propriétaires pour récupérer leur maison louée depuis 2012. "On avait rénové cette maison avec beaucoup de passion, comme si c'était pour l'habiter nous-mêmes.
Il y a un certain temps qu’on se doutait que son entretien était douteux grâce à des témoignages de personnes du voisinage. Mais les locataires ont toujours trouvé une excuse pour ne pas nous laisser effectuer une visite de la maison comme la loi nous le permet".
La justice de paix assez rapide
Des défauts de paiement survenus à partir du début de l'année 2021, le refus de laisser visiter la maison, et surtout le départ des locataires pour une autre habitation sans en avertir les propriétaires, ont incité ces derniers à saisir la justice de paix. "Comme je n'avais aucun courrier qui signifiait la fin du bail, je ne pouvais pas entrer légalement dans ma maison". Jusqu'à vendredi dernier, quand la procédure d'expulsion sollicitée par l'avocat du couple a abouti devant la justice de paix. "Le jugement a été très rapide. Le juge a estimé qu'il y avait péril en la demeure".
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Les locataires ont été condamnés à verser 6000€ pour tous les loyers impayés et parce que le contrat a été cassé. Mais le mal est fait. "Nous allons recevoir les factures de l'avocat, du huissier de justice, de la société de déménagement, etc. Et il faudrait retourner au tribunal pour obtenir que les locataires paient la remise en état du bâtiment. On ne le fera pas parce qu'avant de commencer la procédure on devrait payer 1500€ au minimum pour une expertise judiciaire".